09/09/2014 – PARIS (NOVOpress) – Les déclarations, la main sur le cœur, de Jérôme Cahuzac, jurant n’avoir jamais eu de compte en Suisse, n’ont pas fini de résonner dans l’hémicycle que déjà « l’affaire Thévenoud » vient nous conforter dans l’idée que, aussi moralisateurs soient-ils, ces socialistes sont les premiers à s’asseoir sur l’éthique. Ainsi, lundi, le député et éphémère conseiller d’Etat Thomas Thévenoud (photo), ancien vice-président de la mission d’information sur la fraude fiscale et de la commission d’enquête sur l’affaire Cahuzac (!), qui ne payait pas ses impôts depuis des années, a-t-il officiellement annoncé sa « mise en retrait » du PS. En revanche, a-t-il ajouté, pas question de quitter son siège de député !
Sous la pression des médias et d’une partie de la classe politique qui sent bien les effets ravageurs de cette nouvelle affaire au moment où Marine Le Pen est donnée en tête des sondages, le député PS de Saône-et-Loire a en effet expliqué qu’après s’être entretenu avec Jean-Christophe Cambadélis, Premier secrétaire du PS, il avait finalement décidé de se « mettre en retrait du Parti socialiste et donc du groupe SRC à l’Assemblée nationale ». Mais pas question d’aller au-delà : là où un minimum d’amour-propre aurait poussé n’importe quel homme à quitter son siège à l’Assemblée, Thévenoud a, lui, décidé de rester. Ce qui signifie concrètement qu’il continuera à être député de Saône-et-Loire mais ne siégera plus dans l’hémicycle parmi ses collègues socialistes. Il devrait rejoindre les non inscrits, comme c’est déjà le cas d’un autre ex-député PS, Sylvie Andrieux, qui siège là depuis 2013 et sa lourde condamnation pour détournement de fonds publics… Une solution qui, au fond, arrange les socialistes, comme le soulignait Olivier Pirot dans La Nouvelle République du Centre Ouest, puisque cette « sanction symbolique » leur permet de « ne pas trop perdre la face » et « de sauver du bout des doigts la majorité » absolue qui ne tient qu’à une voix.