Dans la cour d’honneur des Invalides, le 28 mars, à 11 heures 30, un hommage national sera rendu au lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, ce héros, cet exemple, et aux trois autres malheureuses victimes.
Je ne doute pas que le président de la République aura, pour ce moment solennel, le discours qui conviendra avec l’intelligence et l’émotion accordées.
Il me semble que si son propos demeurait dans le seul registre compassionnel et de l’admiration unanime du pays dont il sera le porte-parole en quelque sorte, il lui manquerait quelque chose de fondamental.
On a en effet besoin de connaître les armes dont l’avenir pourra disposer.
Je ne pourrai malheureusement pas assister à cet hommage alors que j’aurais voulu pour une fois – par respect – participer à cette effusion collective si justifiée.
Pourtant comme les réactions politiques et médiatiques, depuis la monstruosité de Trèbes, relèvent, de manière contrastée, de ce que le partisan peut inspirer de pire !
J’admets que les dénonciations de Laurent Wauquiez et de Marine Le Pen, comme l’a très justement souligné Bruno Le Maire (France Info), stéréotypées et inusables – on pourrait les retrouver fidèles à elles-mêmes au fil des temps – s’inscrivent dans une polémique médiocre. Ce n’est pas parce que Gérard Collomb n’adopte pas la posture excitée du ministre de l’Intérieur traditionnel qu’il n’est pas à la hauteur de sa mission.
Les mêmes cependant qui vitupèrent la droite et l’extrême droite – par exemple Christophe Castaner – au lieu de s’attacher à l’essentiel qui est de réfléchir à l’armement du futur, tombent à leur tour dans le registre qu’ils prétendent répudier.
Que dire alors du discours dominant dans les médias qui vise seulement à pourfendre le simplisme et l’irresponsabilité de Wauquiez et du FN comme si le terrorisme qui à nouveau a tué et tuera encore si on n’invente pas d’autres moyens de lutte et de sauvegarde n’appelait pas d’autres considérations ?
Je songe par exemple aux interventions mollement orientées d’un Georges Brenier sur les fichés S dans le journal de TF1 le 26 mars.