28/03/2014 – CAMBRIDGE (NOVOpress) – Trouvez l’intrus à Cambridge : les étudiants ou la mosquée ? Si c’était une question pour jeu de société un dimanche de pluie, on vous dirait sûrement qu’elle est idiote. Trop facile.
Les monuments les plus anciens de la ville sont des églises : la tour saxonne de St Benet’s, juste après l’an mille, et l’église ronde, construite au retour de la Première Croisade, sur le modèle du Saint Sépulcre à Jérusalem. L’université, arrivée un siècle plus tard, est, tout comme son aînée et rivale d’Oxford, fille de l’Église médiévale.
Les collèges ont préservé jusqu’à nos jours le modèle du cloître monastique, avec le réfectoire et la chapelle. Celle de King’s College (photo ci-contre depuis la cour), chef-d’œuvre du gothique perpendiculaire, est le monument emblématique de Cambridge, photographié (photo en Une) chaque année, depuis les Backs, par des millions de touristes, tandis que les mélomanes, croyants ou non, font une heure de queue pour entendre la chorale chanter l’Evensong. Alors, une mosquée géante…
L’incongruité n’est pas moindre du point de vue laïque, dans l’université de Newton, de Byron et de Darwin, de Keynes et des Apostles – qui n’avaient pas rejeté le joug, intolérable à leurs yeux, de la doctrine et de la morale chrétiennes traditionnelles pour les remplacer par l’Islam. Le biologiste athée Richard Dawkins avait fait scandale, l’été dernier, en rappelant sur Twitter que « tous les musulmans du monde ont moins de prix Nobel qu’un seul collège de Cambridge, Trinity » – dix contre trente-deux. Il avait expliqué ensuite qu’il avait écrit « par exaspération d’entendre des vantardises sur (a) le grand nombre de musulmans dans le monde et (b) le haut niveau de leur science».
Cambridge, pourtant, va avoir sa mosquée-cathédrale, approuvée par la municipalité en 2012, pour un coût prévisionnel de 17,5 millions de livres (20,5 millions d’euros).