Les sociétés multi-ethniques sont par essence multi-conflictuelles. Le tabassage en règle de Darius, jeune rom de 16 ans soupçonné de cambriolages, illustre crûment cette réalité que s’acharne à nier le « camp du bien », depuis trop longtemps au pouvoir. Tout comme l’arrivée massive de migrants chaque jour à Lampedusa (et les drames humains des deux côtés qui l’accompagnent) est de leur responsabilité directe, cette ignoble agression est aussi la leur.
Darius a été retrouvé à demi mort, abandonné dans un caddie de supermarché, non loin de chez lui, près de la route Nationale 1, aux abords de Pierrefitte-Sur-Seine dans le département de la Seine-Saint-Denis. Une photographie du jeune garçon, glaçante, circule depuis avant-hier sur le web. La presse, s’appuyant sur les propos de Sylvie Moisson, procureur de Bobigny, évoque comme motif des représailles faisant suite à des vols dans la Cité des Poètes (sic), soulignant que le conflit n’était pas réductible à un « antagonisme entre deux communautés » et « souhaitant éviter toute stigmatisation ». Evoquant les agresseurs, elle parle d’un « groupe d’un nombre indéterminé de jeunes », probablement des Charles-Edouard et des Pierre-Emmanuel… Pas d’amalgames ! Tout va bien dans le meilleur des mondes !