16/03/2014 – SÉBASTOPOL (NOVOpress) – Le géopoliticien Aymeric Chauprade, par ailleurs tête de liste Front National aux élections européennes pour l’Île-de-France et les Français de l’étranger, est actuellement en mission d’observation en Crimée. Il s’y déroule ce jour un référendum afin d’acter – ou non – le rattachement à la Fédération de Russie de cette région historiquement russe, « offerte » en 1954 par Nikita Khrouchtchev à la République socialiste soviétique d’Ukraine (RSSU). Il a publié ce jour un texte que nous reproduisons ci-dessous. Source : Realpolitik.tv
Ces dernières semaines, les États-Unis et les gouvernements européens alignés ont commis le pas de trop au service de leur fantasme unipolaire.
En renversant, dans l’illégalité et la brutalité, un gouvernement élu démocratiquement à Kiev, avec pour buts stratégiques réels non seulement l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN (et l’éviction donc de l’accès russe aux mers chaudes grâce à la Crimée) mais aussi, à terme, le remplacement de la fourniture russe de gaz aux Européens par du gaz de schiste ukrainien, polonais et américain (il suffira de faire le lobbying nécessaire au Parlement européen pour que le projet de fracturation hydraulique soit entériné), l’Empire est allé trop loin. Car il ne s’agit pas seulement d’un crime maquillé (voir la conversation Ashton/Ministre des affaires étrangères estonien) qui aura vu des snipers pro-Maïdan assassiner leurs propres partisans pour faire porter le chapeau à Ianoukovitch et fournir ainsi une « couverture » humaniste à la position de l’Union européenne ; il s’agit d’une immense faute géopolitique que la Russie ne pouvait pas laisser passer. L’hybris américaine (cette démesure impériale qui frappa les Romains avant eux) dont Victoria Nuland nous fournissait récemment encore un exemple (« Fuck the European Union!« ) vient de se heurter violemment à la géopolitique russe.