28/09/11 – 08h00
ROME (NOVOpress) – C’est le tonneau des Danaïdes. Après les 200 millions d’euros du 19 juillet, une nouvelle ordonnance de Silvio Berlusconi, publiée hier au Journal Officiel, a débloqué 230 millions « pour faire face à l’urgence migratoire » en Italie. 46 millions iront aux centres d’accueil (entre autres pour reconstruire ceux que les clandestins ont brûlés ou dévastés). 38 millions sont destinés à « faire face aux charges supplémentaires » liées à la mise en œuvre de l’accord italo-tunisien du 5 avril dernier – vous savez, l’accord conclu par Robert Maroni pour « fermer le robinet » de l’immigration clandestine.
77,8 millions ont été affectés au commissaire délégué à l’urgence migratoire et chef de la Protection civile, Franco Gabrielli. 9 millions d’euros sont destinés à « augmenter la capacité des structures d’accueil du système de protection des demandeurs d’asile et des réfugiés » – mais le robinet est fermé, on vous l’assure ! 6,1 millions d’euros sont pour la Garde côtière, c’est-à-dire pour les opérations de secours aux clandestins.
Les chiffres paraissent vertigineux mais, à raison d’un paquet de cigarettes par clandestin et par jour, à deux euros, une carte téléphonique de cinq euros tous les dix jours, le savon, les vêtements et, naturellement, trois repas par jour, l’argent file vite. La coopérative « Lampedusa accueil », qui a dépensé 450.000 euros en 9 mois rien qu’en cigarettes, s’est justifiée en expliquant qu’elle avait fait marcher l’économie locale puisqu’elle avait servi aux clandestins 650.000 repas, pour la plupart préparés sur place, et donné du travail à 130 personnes. Le PDG Cono Galipò a averti que, avec l’évacuation des clandestins, ce pactole risquait de se tarir : « À moins de nouvelles arrivées en masse, nos 80 contrats à temps indéterminé ne seront pas renouvelés ». Mais, si le business de l’invasion est peut-être fini à Lampedusa, il n’en fleurira que mieux dans les autres centres d’accueil !
Ces centaines de millions, dans un pays au bord de la faillite, sont encore trop peu pour les lobbies immigrationnistes. Le Forum social antiraciste, la Confédération générale italienne du travail (équivalent de la CGT), et une pléthore d’associations subventionnées ont porté plainte contre les « irrégularités » à bord des trois bateaux à l’ancre dans le port de Palerme où, nécessité oblige, on a installé les clandestins de Lampedusa après qu’ils eurent incendié leur centre d’accueil. Selon Fulvio Vassallo Paleologo, « enseignant de droit d’asile » à la Faculté de droit de Palerme, « dans les faits, le droit de se défendre et la liberté de communication avec l’extérieur sont refusés aux immigrés sur les bateaux, à l’inverse de ce qui se passe dans les centres d’accueil. Preuve en est qu’on leur a saisi leurs téléphones portables. Nous demandons à la justice de vérifier le respect des procédures prévues pour effectuer les rapatriements ainsi que des dispositions européennes et nationales en matière d’éloignement forcé des étrangers irréguliers ». Le Parquet de Palerme s’est hâté d’ouvrir aujourd’hui une enquête judiciaire. Le Forum antiraciste a déposé en outre une plainte pour violences privées, au motif que certains Tunisiens expulsés avaient eu les mains liées par des bandelettes de plastique pendant le temps de leur transfert à l’aéroport.
Et nous parlons, non seulement d’immigrés clandestins, mais d’immigrés clandestins qui ont mis le feu à leur centre d’accueil (photo en haut de l’article), attaqué la police et transformé toute une ville en champ de bataille. Avant même d’être dans les chiffres, le vertige est dans les esprits. L’Italie officielle tout entière, associations, syndicats, presse, magistrature et gouvernement, a l’esprit de vertige.