19/09/2011 – 18h30
VAIGES (NOVOpress Breizh) – Marine Le Pen a tenu, samedi 17 septembre en Mayenne, la première réunion publique de sa campagne présidentielle. Elle a mis l’accent sur les dérives morales des milieux politiques et financiers.
Après son université d’été de Nice, Marine Le Pen avait choisi de tenir son premier meeting de campagne présidentielle le 17 septembre à Vaiges au cœur du bocage mayennais, dans le décor champêtre du château de Lesnières.
Militants et sympathisants de Bretagne, des Pays de la Loire, de Basse-Normandie, du Centre et de Poitou-Charentes étaient conviés. Plus d’un millier de personnes de tous âges et de toutes conditions avait répondu à son appel.
Cette vaste région largement influencée par la démocratie chrétienne demeure une terre de mission pour le Front national en dépit de quelques percées remarquables lors des élections cantonales du printemps dernier en Bretagne, en Vendée ou dans la Sarthe. Marine Le Pen a veillé à adapter son discours à la sensibilité politique de la région en le centrant sur le retour aux valeurs morales et civiques.
« Si je vous parle d’immigration et d’insécurité on dira que je ne reviens qu’aux fondamentaux du FN, si je ne vous en parle pas on vous dira que je les abandonne », déclara-t-elle en introduction. « Alors, je vous parlerai de tout ce qui préoccupe les Français actuellement, de l’euro et de la souffrance du peuple comme du reste.»
Actualité oblige, Marine Le Pen s’est érigée en procureur d’une « république bananière ». Elle a dénoncé la corruption et l’esprit de jouissance de l’oligarchie dominante, égratignant au passage aussi bien le président Sarkozy, son principal adversaire, que Dominique Strauss-Kahn. Citant longuement le dernier livre de Pierre Péan, La République des mallettes, Marine Le Pen n’a pas hésité à présenter comme figure emblématique de cette oligarchie le mystérieux Ahmed Djourhi, nouveau « Monsieur Alexandre » passé de la fréquentation des figures notoires du grand banditisme au plus hautes sphères de l’état , de la politique et de la finance.
Suggérant des enquêtes de moralité sur tout le personnel de la République, Marine Le Pen a rappelé que la crise de la morale publique et politique n’avait fait que précéder la crise économique et financière. C’est à celle-ci qu’elle devait consacrer la seconde partie de son discours, égratignant au passage Laurence Parisot, présidente du Medef, mais lançant surtout un violent réquisitoire contre les banques accusées de « jouer au casino avec l’argent des français et gavant leurs traders de bonus indécents ». Promettant de séparer banques d’affaires et banques de dépôt, la présidente du FN s’est engagée, une fois élue, à nationaliser de façon partielle et temporaire les banques de dépôt, dont les conseils d’administration comprendront des représentants de l’État, avec interdiction pour les banques de recevoir la moindre aide de l’État, donc de l’argent des contribuables. Une proposition très applaudie par le public.
Lors de sa conférence de presse du matin, Marine Le Pen n’avait pas hésité à citer le président Mao : « Le poisson pourrit toujours par la tête ». Non loin de là, au bord d’un étang, une vingtaine de militants d’extrême gauche participaient à un pique-nique « antifasciste »…