Italie : un parc régional converti en décharge publique

2 septembre 2011 | Actualités, Environnement, Europe

02/09/2011 – 10h00
NAPLES (NOVOpress) –
«Parc régional archéologique historique naturel des églises rupestres de Matera» : c’est son nom officiel. On l’appelle plus simplement Parc de la Murgia. Il s’étend sur plus de 6000 hectares, entre les territoires de Matera et Montescaglioso, dans la Basilicate. Habitée depuis les temps préhistoriques, cette région calcaire conserve un ensemble exceptionnel d’habitat troglodytique et surtout environ 150 églises rupestres, peintes à fresques par des communautés monastiques à la fois bénédictines et byzantines, de la fin du VIIIe siècle jusqu’au XIXe siècle. Elle abrite en outre une faune et une flore très riche, dont de nombreuses espèces protégées. Le parc a été inscrit en 2007 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

Italie : un parc régional converti en décharge publique Comme tant d’autres trésors du patrimoine italien, il est pourtant laissé à l’abandon. La section de Matera de l’association CasaPound Italia vient de publier une série de photos prises au cours des derniers mois. Bouteilles, téléviseurs, pneus, bidons d’huile de voiture, pièces de carrosseries, bon nombre de seringues et de préservatifs usagés… voilà ce que l’on découvre. Le parc des églises rupestres est devenu une immense décharge publique et un rendez-vous pour junkies.

« La situation », explique Stefano Dubla, responsable local de CasaPound, « est encore bien pire que ce que montrent les images, dans la mesure où de nombreux déchets, abandonnés depuis désormais des années, ont été pris dans la terre et dans la végétation ou bien ont été dissous par les incendies estivaux qui frappent parfois cette zone ».

Dénonçant l’incivilité de nombreux habitants et la complicité de l’administration municipale, CasaPound demande à la fois des sanctions sévères contre ceux qui abandonnent leurs déchets et la mise en place d’un système gratuit de ramassage des encombrants, une fois par semaine.

Entre le philistinisme de la droite berlusconiste (qui ne s’intéresse qu’aux émissions de variété et aux jeux télévisés, avec le plus possible de seins nus et d’écrans publicitaires) et le mondialisme de la gauche métisseuse (qui se pique de culture mais seulement si elle est « diverse »), la lente agonie du patrimoine naturel et artistique figure le sort de l’Italie tout entière – et celui de l’Europe.

 

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