25/08/2011 – 11h50
QUIMPER (NOVOpress Breizh) – Parler breton à Quimper peut s’avérer dangereux. Un employé de la Ville de Quimper en sait quelque chose : parce qu’il parlait breton avec un collègue de travail, il a été victime quelque temps plus tard d’une véritable agression de la part de trois « jeunes » issus de la « diversité ». L’affaire était évoquée lundi dernier devant le tribunal correctionnel.
Alors qu’il venait de commencer un stage au service des espaces verts de la Ville de Quimper en novembre 2010, « Nadjim » (prénom d’emprunt attribué par Ouest-France), 20 ans, natif de Dakar, n’avait pas supporté qu’un employé de ce service vienne voir comment il s’acquittait de sa tâche et surtout qu’il s’adresse à un de ses collègues en breton. Persuadé que cet agent s’était moqué de lui « Nadjim » en parla le soir même à son frère « Hassib » et à un ami « Diémé » ( autres prénoms d’emprunt attribués par Ouest-France) – ce dernier natif de Mayotte . Qui décidèrent illico de monter une « expédition punitive » contre l’employé des espaces verts.
Le 16 novembre le trio passe à l’action. Il pénètre dans les locaux du service et se précipite sur le malheureux bretonnant qui sera « secoué comme un prunier » et insulté plus qu’à son tour. Ce qui fait dire à la présidente de l’audience que, si des coups n’ont pas été portés, « il y a eu un déchaînement de violences verbales avec des gestes qui ont vraiment terrorisé l’employé. Il était tellement choqué qu’il s’est mis à pleurer. »

Bernard Poignant. Défenseur des langues régionales et chaud partisan de la présence de la « diversité ».
Interrogés sur les faits les prévenus, que le remord ne semble pas étouffer, répondent mezzo voce qu’ils sont « désolés » et que « c’était pas bien ». La présidente ne manque pas de leur rappeler « que nous sommes en Bretagne et qu’on y parle encore breton. Et ce n’est pas parce qu’on parle breton que ça constitue une insulte, loin de là ». Mais manifestement il existe un fossé culturel entre ces “jeunes” et la Bretagne, où les hasards de la vie les ont conduits.
Non contents de s’en prendre à l’homme des espaces verts, les deux frères ont aggravé leur cas quelques mois plus tard en s’en prenant au nouveau compagnon de l’ancienne petite amie de« Hassib » , qu’ils ont violemment agressé en pleine rue, le rouant de coups, sous l’œil indifférent de très nombreux témoins. C’est seulement grâce à l’intervention d’une courageuse retraitée – qui se fera copieusement insulter – qu’ils arrêteront de frapper leur victime. Si parler breton à Quimper peut s’avérer dangereux, sortir avec une fille peut l’être tout autant si « Nadjim » ou « Hassib » sont dans le coin.
Le tribunal condamne finalement « Diémé » à 1 000 € d’amende dont 500 avec sursis et les deux frères à 6 mois d’emprisonnement avec sursis et obligation d’effectuer un travail d’intérêt général de 210 heures sur une période de 18 mois. Ces derniers devront également verser 1 800 € de dommages-intérêts à la victime. Ainsi qu’un euro symbolique à la Ville de Quimper, partie civile par solidarité pour son agent. De quoi interpeller Bernard Poignant, maire (PS) de Quimper, défenseur des langues régionales et chaud partisan de la présence de la « diversité ». A noter enfin qu’aucune des nombreuses associations de défense ou de promotion de la langue bretonne ne s’était constituée partie civile.