Marée noire en mer du Nord : la Shell tente d’en minimiser les conséquences

24 août 2011 | Environnement, Europe

24/08/2011 – 19h00
EDIMBOURG (NOVOpress Breizh) – Dix jours après le début de la marée noire provoquée par la rupture d’un oléoduc situé en mer du Nord, à environ 160 kilomètres de la ville écossaise d’Aberdeen, le groupe pétrolier Shell a annoncé lundi dernier que celle-ci aurait finalement été stoppée. Selon les autorités britanniques c’est le pire épisode de pollution pétrolière survenu dans les eaux écossaises depuis une décennie.

Selon la firme anglo-néerlandaise des plongeurs auraient réussi à fermer la soupape de l’oléoduc de la plateforme Gannet Alpha, d’où s’échappait du pétrole. La Shell reconnait que près de 218 tonnes de pétrole se seraient écoulées dans la mer du Nord en raison de cette fuite. Vendredi dernier, selon les gardes-côtes, une nappe de pétrole d’une superficie totale de 6,7 km2 (représentant environ 3,6 tonnes de pétrole brut), flottait encore à la surface de la mer.

La Shell, qui a fait part de son intention de vidanger les centaines de tonnes de pétrole encore contenues dans l’oléoduc, estime que cette marée noire « n’aurait pas eu d’impact significatif sur l’environnement », y compris pour les oiseaux de mer. Une affirmation démentie par l’association britannique de protection des oiseaux RSPB, qui estime que « toutes les fuites de pétrole peuvent présenter un danger pour la vie sauvage ». Un avis partagé par le porte-parole du mouvement Jonk gréng, Philippe Schockweiler, qui estime que « cette nappe de pétrole aura un impact incommensurable sur les oiseaux, les phytozoaires, les microorganismes de la mer du Nord ainsi que sur l’ensemble de l’équilibre écologique de la région ».

Il semble établi par ailleurs, selon une étude réalisée par le Health and safety executive (HSE) – l’organisme britannique de contrôle de la sécurité – que la sûreté à bord de 96 % des installations en mer du Nord soit insatisfaisante et que 20 % d’entre elles montrent de « sérieuses défaillances ». La firme pétrolière se serait vu infliger, depuis les six dernières années, 25 blâmes pour infraction aux normes de sécurité.

Après l’officialisation de sa responsabilité dans la pollution du delta du Niger – l’extraction du pétrole a provoqué une pollution massive de l’eau potable et aura des conséquences désastreuses pour les forêts de mangroves locales – par des experts du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), ce nouvel évènement met une fois de plus en cause le pétrolier anglo-néerlandais. « La pire compagnie pétrolière britannique en termes de sûreté de ses installations », affirme le journal écossais The Sunday Herald. Apparemment sans risque d’être sérieusement démenti.

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