Des rebelles libyens soignés dans le grand luxe en Sicile

22 août 2011 | Actualité internationale, Europe

22/08/2011 16h30
PALERME (NOVOpress) – Comme si l’Italie ne recevait déjà pas assez de « réfugiés », venus tout spécialement du Ghana ou du Congo pour « fuir la guerre en Libye », le gouvernement a décidé de soigner les blessés des troupes anti-khadafistes. Dix-huit sont arrivés de Benghazi à Palerme le 28 juillet pour être traités au département de chirurgie générale et d’urgence du CHU de la capitale sicilienne.

Dans un communiqué publié vendredi, la fédération locale du parti nationaliste Forza Nuova a dénoncé le traitement de VIP accordé à ces Libyens, « transportés de l’aéroport par 18 ambulances, dans une ville où il n’est jamais facile d’en trouver une, et dans laquelle de nombreux lits d’hôpital ont été récemment supprimés, à cause des coupes dans le bugdet de la Santé ». L’université de Palerme, en vertu d’un accord avec le Ministère des Affaires étrangères italien, a mobilisé pour eux une équipe de 7 médecins-chefs, auxquels s’est encore ajoutée une spécialiste de chirurgie de la main, venue spécialement de Rome.

« Un secteur entier de l’hôpital, au premier étage, évacué précipitamment pour la plus grande gêne des malades et de leurs familles, a été réservé aux nouveaux arrivants. Pour l’occasion, il a été complètement réaménagé – literie flambant neuve, alimentation et accessoires spéciaux, lits et fauteuils roulants dernier cri, matelas et tables de chevet neufs, etc. – pour être transformé en une “oasis” d’efficacité inconnue aux patients ordinaires. Les règles hospitalières normales n’y sont pas appliquées et les Libyens sont libres de fait d’entrer et de sortir quand ils veulent, peut-être pour aller dépenser quelques-uns des nombreux billets de 500 euros que le personnel et les patients n’ont pu manquer d’observer entre les mains des rebelles.
Les médecins, les infirmiers et les aides-soignants (qui, pour des raisons évidentes, souhaitent garder l’anonymat) sont contraints de faire des heures supplémentaires et de négliger les patients ordinaires, parce que les nouveaux hôtes – qui ne sont nullement reconnaissants et sont souvent arrogants – ne s’adaptent pas aux règles normales de la vie commune, fumant joyeusement dans les chambres et salissant sans se gêner les locaux de l’hôpital ».

Forza Nuova Palermo conclut en demandant que les mêmes soins soient accordés à tous les patients des hôpitaux de Palerme et que soient en outre accueillis les femmes et enfants victimes des bombardements de l’OTAN en Libye.

Les réactions du côté de l’hôpital de Palerme sont embarrassées et quelque peu contradictoires. Tout en assurant que « pour nous les patients sont tous égaux », on concède qu’« il y a peut-être eu des égards particuliers pour les Libyens, mais pour ce qui concerne des questions comme l’accueil. Par exemple, on a mis des plantes vertes pour embellir le secteur ». Quant à la nourriture, certains disent que les repas des Libyens sont différents et peut-être meilleurs, d’autres assurent que ce sont les mêmes. « De toute façon, s’il y avait une différence, ce serait aussi due à leur religion, qui leur interdit certains aliments ». Pour ce qui est de la vie commune, « les Libyens sont tranquilles, ils dorment beaucoup dans la journée et font le Ramadan, alors qu’ils sont un peu plus animés le soir, ils se réunissent, et sortent éventuellement pour aller fumer quelques cigarettes ». « Est-ce qu’ils sont mieux traités que les autres ? De toute façon, ce serait une nouveauté pour eux ».

Source : siciliano.it
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