17/08/11 – 15h30
ROME (NOVOpress) — En pleine déferlante migratoire (entre deux et trois mille clandestins ce week-end), 280 Africains arrivés hier à Lampedusa, 56 Afghans recueillis au large d’Otrante, dans les Pouilles, le ministre de l’Intérieur italien et membre de la Ligue du Nord, Roberto Maroni, a une nouvelle fois affiché l’optimisme, lors de sa traditionnelle conférence de presse de mi-août. « S’il n’y avait pas la guerre en Libye, je pourrais dire que la crise de l’immigration est terminée », a-t-il affirmé.
Du début de l’année jusqu’au 31 juillet, selon les chiffres du ministre, ont débarqué en Italie 24 769 immigrés en provenance de la Tunisie et 23 267 en provenance de la Libye. Les arrivées depuis la Tunisie ont considérablement diminué depuis la signature de l’accord italo-tunisien, le 5 avril dernier : 14 390 en mars, 3 504 en avril et 597 en mai. De Libye, en revanche, les clandestins continuent à arriver : 2 055 au mois de juillet selon le ministre [chiffre officiel qui paraît très bas si on le compare à celui du seul week-end dernier, NDLR]. « Avec la Tunisie, a ajouté Maroni, il y a un interlocuteur, qui est le gouvernement tunisien et cela nous permet de garder le problème sous contrôle, avec la Libye ce n’est pas le cas. Aussi longtemps qu’il y aura la guerre en Libye, le contrôle de l’immigration ne sera pas possible, c’est pourquoi nous demandons une fin rapide des opérations militaires, qui est l’unique moyen de gérer le problème ».
Maroni avait dit exactement la même chose il y a déjà deux mois, le 13 juin à Varese : « Je pense, avait-il déclaré, qu’à partir d’octobre, les endroits où sont envoyés aujourd’hui les réfugiés commenceront à se vider, toujours en espérant que la guerre en Libye cesse entre temps et qu’on pourra trouver la même solution que j’ai trouvée avec la Tunisie pour mettre fin aux débarquements ».
Attendre que la guerre en Libye veuille bien se terminer et, entre temps, se transformer en gigantesque agence de voyage pour clandestins, en organisant leur remorquage en mer, leur débarquement à Lampedusa, leur transfert en centre d’accueil et leur répartition dans toute l’Italie, voilà donc ce qui tient lieu de politique au gouvernement italien. Les Européens sont-ils vraiment condamnés à subir toujours et ne jamais réagir ?