14/08/2011 – 12h35
BUENOS AIRES (NOVOpress) — Alors que l’Argentine se prépare à vive ce dimanche une grande journée électorale, les primaires qui vont décider les candidats aux différentes élections prévues pour le 23 octobre prochain, les informations qui sourdent du bureau du juge d’instruction ne constituent plus un péan de victoire pour les talents conjugués du magistrat instructeur et des policiers.
Pour la majorité des correspondants français, l’affaire de deux touristes françaises, dont les corps ont été retrouvés dans un recoin de la Quebrada de San Lorenzo le 29 juillet dernier, était bel et bien résolue et les coupables sous les verrous.
Pourtant, il reste des questions sans réponse qui empêchent à ce jour l’instruction de se clore et d’assoir les inculpés sur le bac des accusés.
Prenons par exemple le cas des projectiles retrouvés sur la zone des violences et celui extrait du crâne de Cassandre Bouvier. Ce dernier provient du fusil Bataan de calibre 22 appartenant à Walter Lasi et père d’un des suspects.
Or, sur les lieux du crime ont été retrouvées deux balles du même calibre mais qui n’ont pas été tirées par la même arme et une troisième d’un calibre supérieur.
Ces trouvailles, qui ont semé le désarroi dans le bureau du juge ont suscité une remarque ironique de la part d’un enquêteur : « Soit il nous manque des armes, soit on a trop de balles ».
Faute de savoir à quelle branche se raccrocher, les enquêteurs ont élargi leurs recherches et ont appris que Raul Sarmiento, un suspect avec des antécédents de violences sexuelles, interrogé dans le cadre d’une autre affaire, possédait trois armes à feu. Les policiers ont récupéré toutes affaires cessantes les scellés de ces armes afin de les expertiser et vérifier si elles auraient tiré une ou plusieurs balles récupérées à la Quebrada de San Lorenzo.
L’autre grande question sas réponse concerne les corps des deux malheureuses victimes. La première autopsie avait conclu à une date de décès située entre le 26 et le 27 juillet. Une autre expertise, basée sur les insectes retrouvés dans et sur les cadavres a suggéré une date entre le 15 et le 16 juillet. Or comment concilier cette dernière date avec l’absence ce prédation de la part de charognards ?
Ce point trouble beaucoup les enquêteurs. Dans l’équipe proche du magistrat enquêteur il a été suggéré de placer au même endroit un cadavre ou un quartier de viande pour comparer l’impact des prédateurs.
Les cadavres des deux jeunes femmes portaient de nombreuses coupures et blessures occasionnées par la violence de l’attaque et le sang épanché avant le décès des deux malheureuses aurait éveillé l’odorat des charognards terrestres.
Une nouvelle expertise a été demandée aux médecins légistes Ana Vega, Carlos Eveling et Benjamin Ruiz afin de tenter de résoudre ce mystère.
Des informations vitales sont attendues pour demain lundi ou marin en provenance du laboratoire du généticien Daniel Corach de la Faculté de médecine de Buenos Aires, chargé de l’analyse ADN des échantillons prélevés tant sur les corps que sur les interpelés.
De toute évidence, il n’y a que dans les feuilletons « made in USA » que des résultats sont disponibles le jour même de leur prélèvement.