11/08/2011 – 20h45
GENÈVE (NOVOpress) — Les journalistes du Financial Times ont laissé tomber leur stylo, les eurosceptiques du Telegraph ont poussé des cris d’orfraie, seuls les rédacteurs du Wall Street Journal ont su garder leur calme en lisant sur leur écran les propos de plusieurs responsables de la Banque nationale suisse qui ont annoncé à plusieurs médias qu’ils étaient prêts à tout pour défendre la parité du franc suisse avec les devises de leurs principaux partenaires économiques.
Ces mots elliptiques n’allaient pas rester mystérieux très longtemps. La Suisse ne peut en effet survivre à un franc suisse poussé vers la stratosphère par des mouvements spéculatifs initiés à Londres ou New York. En toute logique, la Banque centrale helvétique a donc annoncé qu’elle envisageait un rapprochement avec l’euro afin de décourager la spéculation. La seule réserve est que ce cours administré n’encourage pas l’inflation interne.
À la différence des rumeurs minant le cours de la Société Générale, cette nouvelle venue de Suisse a le mérite d’être authentique et en quelques heures, le cours du franc suisse perdait près de 5% par rapport à la devise européenne.
Le franc est loin d’avoir perdu les 30 % de hausse par rapport à l’euro enregistrés depuis un an, mais cette modeste baisse constitue une bouffée d’oxygène pour les industriels et prestataires de service suisses qui voient leurs marchés extérieurs s’étioler au profit de concurrents Allemands, Français ou Italiens.
Cette hausse spéculative du franc suisse causait aussi des ravages dans de nombreux pays d’Europe centrale comme la Hongrie dont la monnaie est liée à l’euro et dont de nombreux particuliers avaient souscrit à des emprunts en Suisse.
Il est possible que ces propos des responsables de la Banque centrale suisse ne soient guère plus qu’un effet d’annonce tant les difficultés techniques et juridiques sont grandes à mettre en pratique ce cours administré entre le franc et l’euro. Toutefois, cette discussion présente l’avantage de montrer à tous qu’une économie, plus que la monnaie, sont les hommes et les femmes qui travaillent et doivent pouvoir vendre leurs produits sur le marché sans être les victimes de spéculateurs mus par des peurs irrationnelles.