Insécurité : Jean-Jacques Urvoas (PS) préconise la création de « zones de sécurité prioritaires »

11 août 2011 | Actualités, France, Politique


11/08/2011 – 18h00
QUIMPER/KEMPER (NOVOpress Breizh) —
Réagissant à l’affaire du parking de Marseille abandonné à une bande de « jeunes » racketeurs, Jean-Jacques Urvoas, député du Finistère en charge des questions de sécurité au PS,  s’est prononcé, dans un entretien accordé au site Atlantico, sur la politique à mener en matière de sécurité. Si cet inconsolable strauss-kahnien fait un constat lucide de la situation, s’il n’ose plus invoquer ouvertement les poncifs habituels (chômage, pauvreté etc…) concernant les facteurs de la délinquance, il demeure prudemment dans le non-dit quant à la cause profonde du problème. Politiquement correct oblige.

Pour le député socialiste l’affaire du parking de la cité phocéenne « est une confirmation de la situation d’abandon dans laquelle se trouve une ville. (Marseille) est en sous-effectifs policiers depuis des années, pour ne pas dire une décennie. La succession des ministres n’y fait rien. On utilise toujours les mêmes expédients, qui ne sont malheureusement pas des réponses. C’est la ville la plus violente de France. En moins de deux ans, il y a eu plus de quarante morts par balle. Les cambriolages augmentent, comme les agressions, et les effectifs policiers sont en baisse constante et impressionnante depuis plusieurs années. »

« Vous avez, précise Urvoas, de nombreux endroits dans Marseille, notamment dans les quartiers du Clos de la Rose ou de la Castellane, où ce sont des espaces publics – des rues, des halls d’immeubles – où il y a une appropriation similaire de l’espace public par quelques voyous… Je suis allé à cent mètres de la Cannebière avec le maire du quartier, Patrick Menucci : il y a des rues entières où je suis convaincu qu’un citoyen ne peut pas passer. »

A la question de savoir si cette situation se retrouve dans d’autres villes de France, J.J. Urvoas affirme que « c’est une situation que l’on retrouve à une ampleur différente dans d’autres villes et régions, évidemment dans la banlieue parisienne, mais pas seulement. », évoquant « des quartiers de Toulouse ou au Mas du Taureau à Vaulx-en-Velin. »

Marseille : le parking du racket par les "jeunes"

Marseille : le parking du racket par les "jeunes"

Constatant que la politique menée par Nicolas Sarkozy n’a rien réglé, le député breton estime « qu’il faut bâtir localement des stratégies locales de sécurité. La police agit partout avec la même doctrine d’emploi. Il faut donner aux chefs de police locaux la possibilité de discuter avec les élus et les procureurs des spécificités et urgences locales. »

L’État devrait selon lui créer des « zones de sécurité prioritaires », car « tous les problèmes ne sont pas égaux partout. Il y a des urgences qu’il faut traiter comme telles. Il faudra probablement définir une cinquantaine de zones de sécurité prioritaires dans lesquelles l’État concentrera des moyens différents. Il y aura un redéploiement des effectifs là où on a besoin d’eux. »

Ces « zones de sécurité prioritaires » risquent fort de recouper les « zones urbaines sensibles » créées par la loi du 14 novembre 1996 relative à la mise en œuvre du Pacte de relance pour la ville, dans lesquelles vivent une majorité de populations originaires du Maghreb, de Turquie et d’Afrique sub-saharienne. Une réalité qu’il n’est pas question, bien entendu, pour Jean-Jacques Urvoas d’évoquer ouvertement. Dans ce domaine, le non-dit demeure la règle de la bien-pensance politico-médiatique. Un cas de schizophrénie apparemment difficile à guérir.

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