11/08/2011 – 08h00
SAINT-BRIEUC (NOVOpress Breizh) — «Toutes les plages où les algues ne pourront être intégralement ramassées au quotidien devront être fermées pour des raisons de sécurité sanitaires. »
En visite sur les plages normandes mardi la ministre de l’Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, est revenue sur la question des algues vertes qui empoisonnent chaque été certaines côtes bretonnes. Une prise de conscience du problème qui contraste avec la légèreté des propos présidentiels sur la question.
Les résultats des analyses opérées sur les 36 sangliers morts en juillet sur la plage de Morieux dans les Côtes d’Armor ont semble-t-il convaincu la ministre de l’Ecologie de la dangerosité des algues vertes. NKM reconnait que ceux-ci « tendent à montrer que c’est vraiment l’hydrogène sulfuré issu de la décomposition des algues qui est la cause majeure » de la mort des animaux.
« Un jour il faut que ça s’arrête. Ca fait 20 ou 30 ans que ça dure », a martelé la ministre qui a rappelé que « l’urgence, c’est la mise en oeuvre du plan algues vertes ». Ce plan, qui doit être signé en septembre pour ce qui concerne la baie de Saint-Brieuc – la plus touchée – doit conduire « des centaines d’exploitations à se transformer ». NKM reconnait l’évidence, à savoir que « l’agriculture a une part importante dans les nitrates qui sont produits en Bretagne et se retrouve dans les rivières », admettant qu’il faudra du temps pour modifier un système hyper-productiviste qui existe « depuis des dizaines d’années ». La ministre estime qu’il faut « trouver un équilibre » notamment avec le tourisme, dont on connait l’importance pour la région.
Des propos qui contrastent avec ceux tenus le 7 juillet dernier par Nicolas Sarkozy à Crozon. Evoquant le problème des algues vertes, ce dernier avait en effet qualifié les défenseurs de l’environnement d’« intégristes » (sic), et ne voulant pas froisser, pour des raisons électorales évidentes, le lobby de l’agriculture productiviste, il avait confirmé que l’Etat soutiendrait des mesures palliatives comme les actions de ramassage, mesures que François Fillon avait déjà annoncées l’année dernière.
Reste à voir si la volonté affichée mardi par madame Kosciusko-Morizet de régler cette question, qui remet en cause tout un système de production – ce qui prendra nécessairement du temps – sera suivie d’effets. L’urgence est bien de fermer le robinet à nitrates. Ce sera effectivement plus difficile que de fermer les plages, mais c’est pourtant la seule solution.