02/08/2011 – 12 h 00
SALTA (NOVOpress) — Comme nous l’annoncions hier, aucune preuve sérieuse n’est venue étayer l’interpellation de Francisco Ariel Tejada dans l’affaire complexe du double homicide des touristes françaises Moumni Houria et Cassandre Bouvier.
Ainsi que Novopress vous l’expliquait en exclusivité, cette arrestation paraissait être une manœuvre improvisée pour offrir un coupable à une opinion publique, tant argentine que française.
L’arrivée prévue de Patrick Flot, consul général de France, attendue avec inquiétude par le gouverneur Juan Manuel Urtubey avait conduit les forces de police à procéder à la perquisition à 2 h du matin du domicile du nouveau suspect et à sa présentation ultérieure au juge d’instruction Martin Fernando Pérez.
Au cours de l’audition, le magistrat instructeur n’a pu que constater que le dossier de la police était vide et a donné l’ordre cette nuit d’élargir Francisco Ariel Tejada au grand dam des autorités qui auraient préféré que ce suspect demeure quelques jours en prison. Toutefois, la mise hors de cause officielle attendra l’arrivée de la comparaison de l’ADN du suspect avec celui du cheveu retrouvé dans le poing fermé de Cassandre Bouvier.
Les habitants et les vendeurs de souvenirs qui côtoyaient le loueur de chevaux ont rapporté que Francisco Ariel Tejada n’avait pas quitté son travail à l’entrée de la Quebrada San Lorenzo et qu’il avait été accompagné en permanence par un de ses enfants.
Enfin, la fouille minutieuse et brutale de la maison de l’interpelé n’a permis de trouver aucun indice liant le loueur de chevaux aux victimes et, surtout, aucune arme à feu. Des témoignages de voisins sont venus en renfort des résultats de la perquisition en confirmant que le suspect n’avait jamais été vu avec une arme à feu et que c’est un homme sans histoires.
Il est probable que sans l’intervention d’un magistrat indépendant, Francisco Ariel Tejada serait encore en prison pour satisfaire un pouvoir local aux abois, mis en cause par l’opposition pour ce désastre sécuritaire, qui met en péril le tourisme, et subissant de plein fouet une pression politique inédite tant du pouvoir central que du gouvernement français.
La température glaciale qui règne actuellement à Salta a retardé la décomposition des corps et une étude plus approfondie des indices recueillis peut offrir à une police désorientée des pistes nouvelles à explorer.
Près de 80 fonctionnaires vont reprendre le ratissage minutieux de la zone de promenade avec l’aide de techniciens de la police scientifique et de chiens. Ce sont ces derniers qui ont permis de retrouver une balle qui pourrait avoir été tirée par l’arme du crime. Les policiers auraient également récupéré des éléments du téléphone portable d’une des victimes.
Enfin, les efforts des enquêteurs se portent vers les touristes présents dans le parc le jour de la disparition des Françaises et qui n’ont pas encore été entendus.
Il est impossible de prévoir la suite des événements. Toutefois, jamais autant d’efforts n’ont été déployés par la police et la justice de Salta pour résoudre un crime qui met en danger une industrie touristique florissante.