22/07/11 – 09h00
ROME (NOVOpress) – Chez les partis bourgeois européens, c’est la surenchère, selon la formule du Corriere della Sera, « pour séduire le colosse chinois ». L’UMP de Nice avait pris de l’avance, il y a deux ans, en signant un accord avec le Parti communiste chinois.
En visite en Chine, le ministre des Affaires étrangères italien, Franco Frattini (photo), s’est rendu mardi à l’école des cadres du Parti communiste chinois. Le ministre, membre du parti de centre-droit de Silvio Berlusconi, s’est réjoui de se trouver là « dans l’année de deux anniversaires fondamentaux : le 90e anniversaire de la fondation du Parti communiste chinois et le cent cinquantenaire de l’unité italienne ». Le Risorgimento s’est accompagné d’un certain nombre de violences et d’atrocités, surtout dans le Sud, mais même le « néo-bourbonien » le plus acharné hésitera à le comparer au Grand Bond en avant, pour ne citer que lui, et à ses trente millions de morts.
L’Italie, a déclaré Frattini, « se rend compte que ses excellentes relations avec la Chine peuvent contribuer à dépasser les réserves que l’on observe encore à son égard en Europe ». « Ce qui nous réunit est bien plus grand que ce qui nous divise », a ajouté le ministre, en faisant l’éloge du douzième plan quinquennal chinois. Comme le dit un peu perplexe le Corriere della Sera, « cela fait un certain effet d’entendre un ministre de centre-droit employer des accents qui, dans les années 1970 en Italie, étaient ceux des cohortes marxistes-léninistes ».
Le ministre n’en est du reste pas resté à la rhétorique. Il a confirmé que l’Italie voulait la levée de l’embargo européen contre la vente d’armes à la République populaire, sanction qui avait été imposée après le massacre de la place Tien An Men, en 1989. Frattini a d’ores et déjà signé un accord par lequel les diplomates chinois n’auront plus besoin de visas pour entrer sur le territoire italien. Son intention est de l’élargir aux hommes d’affaires, en leur accordant des permis d’entrée valables trois ans. Cette année, il est prévu que l’Italie accordera 200 000 visas à des Chinois, alors qu’il n’y en avait eu que 120 000 en 2010. Frattini entend que cette nouvelle procédure soit un exemple à imiter pour tous les pays européens.
Plus d’immigrés et de commerçants chinois, et plus de contrefaçon, c’est bien ce dont l’Europe a besoin.