18/07/2011 – 21h30
LONDRES (NOVOpress Breizh) – Le succès du Scottish National Party aux récentes élections britanniques fait évoluer les réflexions des politiques, en particulier chez les Conservateurs. Mais l’Union européenne pourrait voir d’un mauvais œil les projets séparatistes.
Imaginerait-on la déclaration suivante dans la bouche d’un Lionel Jospin ou d’un Jacques Chirac : « Pourquoi ne pas régionaliser toutes les responsabilités hormis les affaires étrangères, la défense et la direction de l’économie ? Pourquoi ne pas laisser à la Bretagne une plus grande marge de liberté fiscale pour financer ses politiques et, corrélativement, abolir les enveloppes budgétaires actuelles, réduire le nombre d’élus bretons à l’Assemblée nationale et alléger la charge législative du Palais Bourbon ? »
Remplacez « Bretagne » par « Écosse » et vous aurez la position exprimée par John Major (photo), Premier ministre britannique de 1990 à 1997, devant la Ditchley Foundation, le 9 juillet dernier. Du temps où il dirigeait le gouvernement de Sa Majesté, Major, chef du parti Conservateur, refusait la « dévolution » de pouvoirs à l’Écosse, au Pays de Galles et à l’Irlande du Nord. Il reconnaît à présent qu’il avait tort. « Les séparatistes, dit-il, sont de fiers Scots qui pensent que l’Écosse peut se gouverner elle-même : sur ce plan, ils ont sûrement raison. »
Major n’est pas devenu pour autant un partisan de l’indépendance écossaise. « Ce serait une folie, assure-t-il. Mais si les Écossais la veulent vraiment, l’Angleterre ne peut pas – et ne doit pas – la leur refuser. » Parmi les obstacles qu’il cite, l’un mérite d’être noté. L’Écosse pense-t-il, aurait du mal à se faire admettre par l’Union européenne « car des pays comme l’Espagne – qui craint de perdre la Catalogne – ne verraient sans doute pas les séparatistes d’un bon œil ».