En chemin pour l’eldorado européen : viols, violences et sacrifices humains

28 juin 2011 | Actualité internationale, Actualités, Europe

28/06/2011 – 22h42
LAMPEDUSA (NOVOpress) – La police italienne a arrêté la semaine dernière deux Nigérians, Hilary Nwuka, 23 ans, et Samuel Okonkwo, 34 ans, accusés d’être les passeurs du bateau de 18 mètres qui était arrivé le 1er mai à Lampedusa avec 253 clandestins à son bord. L’enquête, coordonnée par le procureur adjoint d’Agrigente, Ignazio Fonzo, et son substitut Giacomo Forte, devra aussi faire la lumière sur les atrocités commises durant la traversée. Ibrahim, 17 ans, débarqué à Lampedusa avec ce bateau, a porté un témoignage terrifiant. Il a parlé de femmes violées, d’hommes et de femmes jetées en mer à l’improviste, de rites propitiatoires pour faciliter la traversée de la Libye à Lampedusa…

Ibrahim affirme avoir vu jeter en mer son frère aîné, Sidi, et deux femmes nigérianes. « Son frère, écrivent les magistrats, a selon lui été jeté à la mer par un Nigérian sans aucun motif. Le Nigérian avait commencé par ordonner à Sidi de sauter du bateau et, sur son refus, l’aurait jeté à l’eau ». « Durant la traversée», ajoutent-ils, «toujours selon le récit du témoin, des actes de violence ont été perpétrés sur des femmes pour satisfaire des pulsions sexuelles. Celles qui résistaient ont été elles aussi jetées à la mer. Il a lui-même assisté à une scène au cours de laquelle deux Nigérians, dont l’un est celui-là même qui avait jeté son frère à la mer, entraînaient une femme dans une cabine pour la violer. Le même homme a encore participé à des violences sur d’autres femmes. »

Les enquêteurs ont interrogé six autres immigrés qui étaient sur le même bateau. Certains ont déclaré avoir passé la traversée sous des couvertures et n’avoir rien vu. L’un a cependant confirmé qu’un des passeurs frappait les clandestins à coup de bâton et de fil électrique, et qu’un garçon s’était jeté à la mer. Un autre a dit qu’Ibrahim faisait lui-même partie de l’équipage et était un de ceux qui battaient les passagers.

Les faits s’étant produits dans les eaux internationales, ils ne sont de toute façon pas de la compétence des magistrats italiens. Ceux-ci n’ont donc pu placer en détention provisoire Hilary Nwuka et Samuel Okonkwo qu’au seul motif d’aide à l’immigration clandestine, avec circonstances aggravantes : les deux Nigérians ont fait entrer sur le sol italien plus de cinq personnes ; ils ont mis celles-ci en danger de mort à cause du mauvais temps et de la fragilité de l’embarcation ; les personnes transportées ont été soumises à un traitement inhumain puisqu’elles ont été entassées et soumises continuellement à des violences et des menaces, y compris avec armes.
Sources : ansa.it / guidasicilia.it

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