31/05/2011 – 22h20
TELGRUC-SUR-MER (NOVOpress Breizh) – Un dépôt sauvage d’algues vertes a été découvert le week-end dernier dans un bois situé sur la commune de Telgruc-sur-Mer, dans la presqu’ile de Crozon en Bretagne. Un dépôt créé par la municipalité, manifestement dépassée par le problème.
C’est un militant de l’association Baie de Douarnenez Environnement qui a fait la découverte dimanche dernier. Parcourant le littoral pour vérifier l’état de la côte, il a eu la surprise de découvrir, dissimulée au milieu d’un bois de pins maritimes qui domine la plage de Trez Bihan, une tranchée longue de 200 m, et large de trois mètres, qui aboutit à une clairière. Où 200m³ d’algues blanchâtres ont été entreposés sans protection d’aucune sorte.
« L’État nous laisse tomber. La communauté de communes de la Presqu’île de Crozon n’a pas d’usine de traitement. Et si je ferme la plage, on n’a plus personne. Il fallait bien trouver une solution. » Dans une déclaration à Ouest-France Jean-Marc Richard, le maire de la commune finistérienne reconnait volontiers être à l’origine de cette décharge établie sur un terrain communal. « Ma commune a besoin de vivre et nous n’avons que le tourisme. Si on laisse les algues sur la plage, on n’a plus personne. L’État ne nous aide pas, on n’a pas encore de structure dédiée sur la Presqu’île de Crozon. À un moment donné, il faut faire des choix. »
Compte tenu de la chaleur anormalement élevée qu’il a fait, les algues vertes se sont échouées beaucoup plus tôt cette année. A Telgruc la superbe plage de Trez Bellec, longue de plus d’un kilomètre, a ainsi été a été fortement touchée la semaine dernière. La communauté de communes de Crozon, à qui il incombe de gérer cette pollution, doit construire une usine de traitement, pour une capacité de 200m3/jour de déchets putrescibles. Mais celle-ci ne sera opérationnelle qu’en 2012.
Alerté, le sous-préfet de Châteaulin a demandé au maire de Telgruc de sécuriser le site, avant qu’une solution soit trouvée pour évacuer les algues. Une affaire qui témoigne une fois de plus de l’acuité de cette question écologique majeure. Et de l’incapacité des pouvoirs publics, à commencer par l’État, à la traiter sérieusement.