Italie : le Tunisien régularisé était un assassin évadé de prison

9 juillet 2011 | Actualité internationale, Europe

09/07/2011 – 08h00
VERONE (NOVOpress) – La police italienne a arrêté lundi à Vérone le Tunisien Brahim Hichem alors qu’il se promenait dans les rues de la ville. À la demande des agents, il a sorti tranquillement son permis de séjour, persuadé d’être parfaitement en règle. Mais la base de données de la police a permis de le démasquer : Hichem, 33 ans, débarqué à Lampedusa le 11 mars dernier, est en réalité un assassin en fuite, qui avait dupé deux fois les autorités italiennes.

Hichem s’était évadé de la prison tunisienne de Kebili, où il avait été emprisonné pour un homicide commis pendant la révolution du début de l’année. À son arrivée à Lampedusa, il avait pris le faux nom d’Ezemi Icham et demandé l’asile politique à la préfecture de Caltanissetta, en expliquant qu’il fuyait la “guerre civile” dans son pays : il avait été cru sur parole.

Un mois plus tard, le 8 avril, le gouvernement italien adopte le fameux décret accordant un permis de séjour en bloc à tous les clandestins débarqués de Tunisie entre le premier janvier et le 5 avril à minuit. Hichem reprend alors son vrai nom pour faire à la préfecture de Milan une demande de permis de séjour, qu’il obtient sans aucune difficulté.

Certains de ses compatriotes, qui l’avaient connu au Centre d’accueil pour les demandeurs d’asile de Bari, avaient pourtant un compte à régler avec lui. Ils l’ont donc dénoncé à Frontex, l’Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l’Union européenne, qui a signalé à son tour aux autorités italiennes l’assassin en liberté. Le 23 mai, la préfecture de Milan a révoqué le permis de séjour du Tunisien. Après avoir été identifié et arrêté à Vérone, Hichem a été transféré au Centre d’identification et d’expulsion de Modène, d’où il devrait être renvoyé dans les prisons tunisiennes.

La morale est sauvée au dénouement mais on ne peut s’empêcher de relever que, si Hichem n’avait pas été dénoncé par d’autres Tunisiens, il n’aurait jamais été démasqué. Dans sa hâte de régulariser les clandestins de Lampedusa pour les faire partir en France, le gouvernement italien s’est décidément montré bien léger.

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