Le 21 mars dernier, en pleine contestation de la réforme des retraites, Emmanuel Macron a fustigé, devant des parlementaires de la majorité, les opposants à cette réforme. « La foule n’a pas de légitimité » a-t-il déclaré. De quoi provoquer la colère de nombreuses personnes, dont Laurence Maugest, contributrice à Polémia qui a décidé de montrer que la légitimité problématique… était peut-être bien celle d’Emmanuel Macron !
Monsieur Macron, selon vous la foule n’est pas légitime face au peuple qui s’exprime à travers ses élus ! Mais les élus sont-ils légitimes ?
Alors que vous mettez en cause la légitimité de la foule, celle-ci s’impose pourtant dans vos manuels scolaires au chapitre du 14 juillet 1789. La légitimité de nos élus ne serait-elle pas plutôt la question à débattre en mémoire de Jean-Jacques Rousseau et d’autres penseurs qui ont démontré les difficultés et parfois les impossibilités à la fondation d’une vraie démocratie ?
Parmi les écueils soulevés par nos philosophes à l’instauration d’une réelle démocratie, le plus souvent évoqué est la formation des électeurs dont la qualité est déterminante dans le choix de nos gouvernants. En effet, Tocqueville insiste sur l’importance d’une bonne, belle et juste instruction pour lutter contre les incapacités du peuple. Pauvres de nous !
L’Éducation nationale n’a jamais été aussi mise à mal
Du jamais vu ! Monsieur Macron, il semblerait que l’Éducation nationale soit mandatée pour empêcher la formation de véritables citoyens :
– des cours de français doivent être organisés dans les murs des universités afin que les professeurs puissent déchiffrer le travail des étudiants. Un quart de ces derniers sont exposés à l’écriture inclusive ce qui devrait faire fructifier la dysorthographie invasive (*) ;
– on apprend davantage à l’école actuellement, au premier trouble de la chrysalide, comment devenir un petit garçon quand on est une petite fille ou l’inverse, plutôt que de découvrir comment se développer pour être un vrai citoyen français avec les responsabilités que cela implique et la bonne connaissance des institutions : tout pour l’individu, rien pour le collectif et le bien commun ;
– les rapports PISA nous indiquent régulièrement combien l’Éducation nationale ne fait rien pour donner à nos enfants un enseignement de qualité. Privés des bases élémentaires (orthographe, calcul), les enfants ne peuvent pas acquérir les qualités de discernement et l’esprit critique qui sont les attributs essentiels d’un citoyen.
Un détournement organisé de la raison
La perfusion dogmatique et invasive des idéologies dominantes favorise l’éclosion d’une masse manipulable au détriment de celle d’un peuple éclairé car formé et cultivé.
La cancel culture, reprise allègrement par l’Éducation nationale et la culture de masse, ne cherche pas uniquement à nous éloigner du monde réel mais nous impose ses aberrations « hors-sol ». La part du déterminisme sexuel chez l’humain doit être oubliée, selon les nouveaux diktats, au profit de la construction sociale. « Le genre » est un exemple éloquent du détournement de la raison.
Les premières qualités requises pour effectuer un choix politique responsable dans le cadre d’une « vraie démocratie » sont de voir le monde tel qu’il est et de savoir-faire preuve de « raison ».
La perte de lucidité et du sens de la raison favorisent un désengagement citoyen
Regarder le monde tel qu’il est ! Cette réflexion sur la légitimité des élus nous amène tout naturellement à rappeler les chiffres de la participation aux dernières élections tels qu’ils sont.
– 27 % d’abstention à la présidentielle en moyenne sur les deux tours ;
– 54 % d’abstention au deuxième tour des législatives ;
– 5 % de non-inscrits en âge d’être électeurs.
Des députés élus par moins de la moitié des Français sont-ils légitimes ?
Et vous, monsieur Macron, êtes-vous légitime ?
En 2017, les costumes de François Fillon, affaire montée en épingle, le propulsent hors du jeu électoral alors que tous les scandales de la macronie défilent sans tsunami (**). Et vous parlez de légitimité ?
Un ami me faisait remarquer, à juste titre, que les gueux (ces gens qui ne sont rien, selon vos dires dans une gare parisienne en 2017) se révulsent plus aisément pour un avantage matériel comme un costume qui figure dans leur représentation mentale, alors que des malversations sur des sommes astronomiques restent pour eux difficilement imaginables. Les costumes de F. Fillon ont été, pour l’instant, plus perturbateurs dans la vie politico-médiatique que la vente des turbines d’Alstom à General Electric en 2015. Vous étiez alors ministre de l’Économie et de l’Industrie, monsieur, qui, soit dit en passant, ne sortiez de rien en cette funeste année 2017.
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