En Irlande, cette semaine, les manifestations continuent contre l’arrivée massive d’immigrés clandestins. Il y a quinze jours, le gouvernement a demandé aux « réfugiés » qui seraient tentés de venir s’installer en Irlande de « reporter leur séjour », comme on dit dans les conseils aux touristes du Quai d’Orsay. Même si « là-bas, au Connemara […] on y voit encore des hommes d’ailleurs/Venus chercher le repos de l’âme/Et pour le cœur/Un goût de meilleur », comme dit Michel, ce n’est apparemment pas le moment. Les Irlandais en ont ras le bol. Ils ne sont apparemment pas les seuls.
Début février, à Upahl, en Allemagne, des centaines de manifestants se sont opposés à l’installation d’un village de conteneurs destiné à l’hébergement de 400 migrants. Des émeutes ont éclaté lorsque certains d’entre eux ont essayé de prendre d’assaut les bâtiments officiels. En France, c’est à Callac et à Saint-Brevin-les-Pins que les Bretons se sont, eux aussi, opposés à l’installation de migrants au milieu de leur village. Le maire de Callac, on s’en souvient, avait refusé d’organiser un référendum pour demander leur avis aux habitants. Il ne faudrait pas que la démocratie devienne le gouvernement du peuple !
De plus en plus, en Europe, on semble s’affranchir de la doxa médiatico-politique. Il devient difficile de nier le réel, même si c’est, par excellence, le logiciel de pensée de la gauche. Par exemple : pour financer les aides sociales (presque 34 % du PIB en France), accordées pour une grande part à des étrangers en situation plus ou moins régulière, il n’y a qu’à… faire venir plus d’étrangers illégaux, et puis voilà ! Dans cette terrifiante pyramide de Ponzi démographique, les gouvernements européens ne laissent pas beaucoup de place à la raison. Les Européens, pourtant, même méprisés, même censurés, même appauvris, agressés, égorgés et sommés d’aimer leurs bourreaux, ne sont pas si bêtes ni si soumis qu’on semblait le croire. Cà et là, des braises s’allument. Ce timide réveil est déjà, en soi, encourageant.
Il faudrait, bien sûr, que les peuples d’Europe prennent le problème dans sa globalité : que la natalité remonte, par exemple, sans quoi il est vain de déplorer le Grand Remplacement, cette horrible théorie d’extrême droite dont les effets, pourtant, sont bien visibles. Il faudrait aussi que les manifestations, en France, ne concernent pas uniquement l’âge du départ à la retraite – lequel est aussi lié, très directement, au renouvellement des générations. Toutefois, ce début de révolte, même minuscule, est peut-être un premier signal. Les gens en ont assez, pas parce qu’ils sont « racistes », « fascistes » ou je ne sais quel anathème frauduleux. Ils en ont assez de payer pour des gens qui les haïssent, de s’excuser de ce qu’ils n’ont pas commis, de subir les plans fanatiques d’une Commission européenne non élue. Ça commence à bien faire. Il est un peu tard pour s’en apercevoir, certes. Mais il n’est – espérons-le – pas encore trop tard.
Arnaud Florac
Tribune reprise de Boulevard Voltaire
