[Interview] Andrej Mitić : « Les Serbes vivent l’apartheid sur leur propre terre, en Europe, au 21ème siècle, du fait d’islamistes et de mafieux »

30 août 2022 | Europe, Politique

Entretien avec Andrej Mitić, diplômé de philosophie, docteur en sciences juridiques, secrétaire international et conseiller du groupe parlementaire du Mouvement serbe Dveri.
Traduction réalisée par Breizh-info.

Le Mouvement serbe Dveri compte actuellement 6 députés à l’Assemblée nationale, soit 4% des voix, mais son parti était initialement une organisation chrétienne.

Andrej Mitić : Dveri (le sens même du mot Dveri, très spécifique culturellement et religieusement, étant un mot serbe médiéval, est la « porte » dans l’église orthodoxe serbe qui mène à l’autel) est né à l’aube de l’agression de l’OTAN sur la Serbie en 1999, comme un jeune mouvement conservateur, essayant de restaurer la tradition culturelle nationale serbe et les valeurs orthodoxes-chrétiennes qui ont été supprimées pendant des décennies par le régime communiste.

D’abord versé sur la métapolitique, le leader de Dveri, Bosko Obradovic, a fondé un petit cercle intellectuel à vocation nationale qui a rapidement commencé à gagner en influence sur le public serbe, en étant très prolifique sur le plan culturel : maison d’édition, magazine influent et présentations publiques d’idées très suivies, notamment par les jeunes. En 2012, Dveri a été, à la demande du public, transformé en un parti politique, qui est entré au Parlement en 2016 pour la première fois, et en ce moment pour la deuxième fois, sur la nouvelle plateforme politique nationale-conservatrice, avec un groupe parlementaire très fort et compétent.

Dveri se définit comme un parti conservateur national et j’ai vu que vous avez participé à la CPAC (Conservative Political Action Conference) qui s’est tenue en Hongrie en mai de cette année. Quels sont les référents du parti ?

Andrej Mitić : Compte tenu du contexte politique serbe, Dveri est une nouvelle force politique qui n’a jamais été au pouvoir jusqu’à présent. Nous nous opposons aux deux régimes : l’actuel d’Alexandar Vucic et l’ancien qui était radicalement pro-UE. Nous représentons la forme serbe de la troisième voie. Notre idéologie, sur le plan fondamental, est fortement liée à la souveraineté et à l’identité nationales, à la défense des valeurs orthodoxes-chrétiennes et de l’Église orthodoxe serbe, ainsi qu’à un programme pro-famille très fort, par lequel nous sommes très reconnaissables en Serbie comme notre politique emblématique. Mais Dveri est un parti très moderne, très actuel. Nous répondons à tous les défis de la situation actuelle : nous sommes fermement opposés aux LGBT+, à l’immigration et à toutes les formes destructives de transhumanisme ou de surveillance biopolitique. D’autre part, nous sommes le premier parti national-conservateur en Serbie qui a commencé à défendre notre nature et notre écologie, mais pas à la manière de l’agenda européen des Verts, mais sous une forme de traditionalisme et de localisme, reprenant le thème de la défense de la nature des mains des libéraux de gauche qui l’ont détourné. Dans le contexte européen, nous reconnaissons clairement les nouvelles forces conservatrices, qui partagent des vues similaires aux nôtres. Dans ce sens, nous apprécions ce que le parti espagnol « Vox » a accompli. Nous soutenons cette nouvelle configuration idéologique conservatrice paneuropéenne qui est chrétienne, pro-famille ou « illibérale » dans ce nouveau sens du terme.

Vous avez mentionné le mot « illibéral », je comprends donc que Viktor Orbán est une référence pour votre parti. Le gouvernement hongrois entretient des relations étroites avec le gouvernement Vucic et est un fervent partisan de l’adhésion de la Serbie à l’UE.

Andrej Mitić : Oui, Viktor Orbán est l’une de nos références en matière de politiques familiales, dans sa lutte contre l’idéologie du genre et dans son modèle d’État. Sa relation avec le gouvernement serbe est complexe et s’explique par la présence d’une minorité hongroise en Serbie, une minorité dont les pleins droits sont respectés. Cependant, la politique intérieure de Vucic est à l’opposé de celle d’Orbán. Vucic essaie de se présenter comme l’ »Orbán » serbe, mais malheureusement ce n’est pas vrai en raison de son programme néolibéral et culturel fort. C’est pourquoi nous essayons de souligner les différences entre les deux : Vucic est un libéral, Orbán est un conservateur.

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