Alors que plusieurs candidats à la présidentielle de 2022 évoquent la nécessité de réformer la Constitution, Breizh-Info a interrogé Jean-Yves Le Gallou sur ce sujet.
Breizh-info : Vous avez beaucoup insisté dans deux précédents livres – La Tyrannie médiatique (2013) et Immigration la catastrophe : que faire ? (2016) sur la nécessité de profondes réformes institutionnelles. Vous semblez avoir été entendu puisque beaucoup de candidats à l’élection présidentielle – Éric Zemmour bien sûr, mais aussi Marine Le Pen, Ciotti, Barnier et Pécresse – évoquent des réformes constitutionnelles. Qu’en pensez-vous ?
J.Y. Le Gallou : Je me réjouis de cette prise de conscience. Encore faut-il savoir ce que l’on met dans ces réformes constitutionnelles ! De mon point de vue, il faut en revenir à la formule du général de Gaulle « la seule cour suprême, c’est le peuple » et donc briser – j’emploie le terme à dessein – le pouvoir que se sont accaparé les juges : Conseil constitutionnel, Conseil d’Etat, Cour de cassation qui font la pluie et le beau temps sur les questions d’immigration et de sécurité.
Breizh-info : Comment ?
J.Y. Le Gallou : En proposant aux Français par réferendum – au titre de l’article 11 comme le général de Gaulle en 1962 – une réforme constitutionnelle en deux points principaux :
– Le cantonnement du rôle du Conseil constitutionnel au strict contrôle formel des lois et à leur respect des SEULS articles de la Constitution à l’exception d’une interprétation des textes généraux des préambules ; ce que voulait le général de Gaulle et ce qui fut le cas jusqu’au coup d’État constitutionnel de 1971 (lorsque le Conseil constitutionnel s’arrogea unilatéralement et arbitrairement le droit de contrôler le fond des lois).
– La reconnaissance de la supériorité des traités et des accords internationaux sur les seules lois ANTÉTÉRIEURES à leur ratification ou approbation (les lois nouvelles s’imposant sans contestation possible).
Vous le voyez, juridiquement c’est facile : une simple et courte révision des articles 55 et 61 de la Constitution.
Breizh-info : Cela suffit-il ?
J.Y. Le Gallou : C’est en tout cas ESSENTIEL !
D’autres dispositions doivent évidemment être prises. En particulier l’article premier de la Constitution pourrait être ainsi complété : « Elle [La France] sauvegarde et promeut son patrimoine historique et ses racines européennes et chrétiennes. Elle assure aux nationaux français la priorité dans l’accès aux droits civiques, civils, économiques et sociaux (emploi, logement et prestations sociales de toute nature). » Bref inscrire dans la Constitution, le principe de préférence nationale. Et celui de préférence de civilisation.
Breizh-info : D’autres idées ?
J.Y. Le Gallou : Oui, on peut aussi envisager la création du référendum d’initiative citoyenne, le retour de la proportionnelle et la limitation du nombre des collectivités territoriales. Tout ceci a été remarquablement documenté en 2016/2017 par un groupe de travail animé par Marion Maréchal et constitué de gens très « capés » (Conseillers d’État, professeurs agrégés de droit, énarques, avocats). Marine Le Pen reçut le rapport et en fit immédiatement un… classement vertical. Elle semble – ce qui est bien – le redécouvrir aujourd’hui. Il est vrai que quand le tigre cavale dans la rizière le gros zébu réapprend à courir…
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