Projet d’une école hors contrat de confession musulmane à Albertville – Les maires face au réel

14 avril 2021 | France, Société

On connaissait Albertville pour ses Jeux olympiques d’hiver, on la connaît désormais pour la bagarre législative causée par le projet d’une école hors contrat de confession musulmane qui devrait s’installer à côté de la mosquée. La population ici aussi a changé, à tel point que l’association Milli Görüs, qui y gère une mosquée – elle en compte 70 à travers toute la France – a décidé d’installer une école hors contrat confessionnelle. Le projet est important, comme le soulignait Camille Galic dans ses brèves d’hier : pas moins de 16 classes pour une capacité d’accueil de 400 élèves – ce qui dit bien l’islamisation de cette ville de Savoie qui compte 20 000 habitants et 1 200 écoliers. Le maire, peu enthousiaste de voir ainsi se développer sur son territoire les projets d’une association islamique « pseudopode de l’Etat-Erdogan à l’étranger » pour citer notre consœur dans Présent s’était opposé au permis de construire en s’appuyant sur le code de l’urbanisme. Décision pour laquelle il était appuyé par son préfet. Las, l’interdiction avait été annulée, le 8 avril, par le tribunal administratif au motif que « le tribunal a jugé que le motif de refus tiré de l’insuffisance du nombre de places de stationnement était erroné et, en l’absence d’autre motif invoqué en cours d’instance, n’a pu qu’ordonner la délivrance du permis de construire ».

Comme un appel à l’aide, le maire, Frédéric Burnier-Framboret, s’est donc fendu d’une tribune dans Le Figaro du 9 avril « Comment je suis obligé d’autoriser la construction d’une école islamiste turque ». Il s’y dit abandonné par l’Etat et a demandé à ce que le parlement « adopte des dispositions législatives adaptées pour permettre aux maires de contrer l’installation d’associations ou des entreprises pilotées par des puissances étrangères qui favorisent une cristallisation identitaire au cœur de nos territoires ». Ces maires qui se trouvent en première ligne, aux prises avec le réel d’une immigration et d’une islamisation massives de leurs villes.

Ce que montre cette affaire, au-delà de toutes les injonctions au vivre-ensemble et à la diversité, c’est que la mise en application concrète de cette diversité fait peur aux élus locaux et à juste titre parce qu’ils en voient les conséquences. Comme le fait remarquer le maire d’Albertville, cette école serait située dans un quartier prioritaire et il craint que son ouverture ne mène à la formation d’un noyau dur communautariste. Si l’idéologie politique musulmane ne posait pas problème, la question ne se poserait même pas. Il faut dire aussi que l’association qui porte le projet, Milli Görüs, d’ascendance turque, n’a rien qui puisse rassurer le maire. Dans un article du Courrier International datant de 2004, Martin Spiewak et Wolfgang Uchatius pointaient du doigt le rôle trouble que jouait l’association en Allemagne où de simple association de croyants musulmans, elle était en train de se transformer en véritable force politique pour défendre les revendications des musulmans d’Allemagne. Dans un document interne de Milli Görüs, récupéré par les renseignements généraux allemands, cette ligne de conduite on ne peut plus claire : « La Communauté est un moyen au service du but – le but étant d’islamiser la société. »

Début de lucidité ? Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a apporté son soutien au maire d’Albertville et écrit à Emmanuel Macron pour qu’une solution législative soit trouvée au problème. « On a suffisamment payé cher nos lâchetés, nos aveuglements, l’absence de lucidité par rapport à l’islamisme politique pour ne pas accepter des projets comme celui-là » a-t-il déclaré sur BFMTV.

Il semblerait que du haut de l’Elysée, Macron ait entendu l’appel puisque le 12 avril, en urgence, à la demande du Président, le ministre de l’Intérieur déposait un amendement à la loi « confortant le respect des principes de la République », permettant d’empêcher l’ouverture d’un établissement scolaire « pour des motifs tirés des relations internationales de la France ou de la défense de sa souveraineté ». A voir si elle sera efficace, ou tout simplement appliquée…

Anne Isabeth

Article paru dans Présent daté du 13 avril 2021

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