Interview de Thaïs d’Escufon – Génération identitaire : « Tous les recours possibles »

9 mars 2021 | France, Politique

Thaïs d’Escufon, porte-parole de Génération identitaire, a répondu aux questions de Présent au sujet de la dissolution du mouvement, annoncée le 3 mars. Un recours a notamment été déposé devant le Conseil d’Etat.


— Gérald Darmanin a mis ses menaces à exécution et dissous Génération identitaire. Quelle fut votre réaction en apprenant la nouvelle ?

— Nous avons d’abord eu un sentiment de révolte et de colère. Cette décision n’a aucun fondement juridique sérieux. Nous avons toujours respecté le cadre de la loi et nos actions sont toujours pacifiques. Pourtant, nous sommes mis sur le même plan que les associations islamistes.

Si la bataille de l’activisme s’achève, la bataille juridique commence car nous comptons utiliser tous les recours possibles pour contester cette décision de l’Etat.

— Quelle est la ligne de défense de vos avocats ?

— Elle s’axe principalement sur la défense de la liberté d’expression et d’association.
 Nous avons déjà posé un recours pour excès de pouvoir devant le Conseil d’Etat, procédure qui vise à annuler la décision du ministère de l’Intérieur. La réponse pourrait arriver dans quelques mois.
En attendant, nous avons déposé un référé suspension qui vise à suspendre temporairement la décision de dissoudre Génération identitaire tant que le Conseil d’Etat ne se sera pas prononcé définitivement.

— La France devient-elle une dictature ?


— On peut en tout cas se demander si la dictature de la pensée ne va pas prendre de plus en plus d’ampleur. 
La dissolution de Génération identitaire, si elle se confirme, sera la première barrière que fait sauter le gouvernement. Qu’est-ce qu’il l’empêcherait ensuite de faire tomber d’autres associations de droite ou même certains partis politiques français ?

Le message qu’envoie Gérald Darmanin est qu’il est illégal aujourd’hui en France de critiquer une politique quelle qu’elle soit, surtout quand c’est la sienne ou quand elle concerne la politique migratoire. C’est très grave et je pense que cela devrait inquiéter tous ceux qui défendent la liberté d’expression, qu’ils se sentent concernés de près ou de loin par les actions de Génération identitaire.

— De quand date cette « persécution » de Génération identitaire ?

— On a pu constater une accélération de la répression dès l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, notamment avec la censure de nos réseaux sociaux, l’interdiction de nos manifestations, mais aussi avec des condamnations judiciaires en première instance totalement délirantes – amendes exorbitantes, peines de prison avec sursis ou ferme –, même si elles ont toutes été cassées en deuxième instance.

— A titre personnel, allez-vous poursuivre votre combat politique et, si oui, de quelle manière ?

— Je compte bien sûr continuer à défendre mon peuple et mon pays, même si, étant encore concentrée sur la dissolution, je n’ai pas eu le temps de réfléchir aux alternatives qui pourraient se présenter à moi. Néanmoins, je ne compte pas me faire réduire au silence si facilement. Ce n’est pas une dissolution qui va m’empêcher d’exprimer mon avis et d’alerter les jeunes et la population française en général sur les problèmes de l’immigration.

Propos recueillis par Anne Le Pape

Article paru dans Présent daté du 8 mars 2021

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