09/06/2020 – FRANCE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) :
En pleine crise des Black Lives Matter, on peut se demander si les Français créoles et les Français issus de l’immigration contemporaine sont la même population d’un point de vue ethnique, historique, culturel et social. Il apparaît que « non ».
Français depuis 1492
D’un côté, les créoles sont des Français dont les ancêtres, africains, ont été vendus par d’autres Africains comme esclaves aux européens à destination des colonies d’outre-mer, à l’instar des Afro-Américains aux États-Unis.
Concernant la France, l’histoire des créoles n’appartient plus au continent africain depuis 1492 et se rattache ainsi à notre pays depuis plus de 500 ans. Ils ont participé à la Révolution française. Malgré quelques aléas, ils ont obtenu le statut de « citoyen ».
Les Français issus du regroupement familial ne correspondent pas à la même population.
Ils sont arrivés d’Afrique depuis 1974, au cours des 40 dernières années grand max, que ce soit clandestinement ou par le regroupement familial, bien souvent pauvres, comme des mendiants et pas assimilés. Par le passé, leurs ancêtres n’ont pas connu l’esclavage, ni sous l’Ancien Régime, ni du temps de la République française coloniale du siècle dernier. En effet, les populations autochtones africaines avaient le statut d’« indigène ». Cela les contraignait au travail forcé, mais elles restaient des sujets français, avec un statut de « personne ».
Black Lives Matter (BLM) : le combat des descendants d’esclaves de 1492, que ce soit aux États-Unis ou en France, est-il le même que celui en France des descendants du regroupement familial de 1974 ?
Actuellement, aux États-Unis, ce sont les descendants des esclaves de 1492 qui participent aux Black Lives Matter (BLM).
De chaque côté de l’Atlantique, le traitement des créoles subissant l’esclavage n’a pas eu la même sévérité. De plus, l’esclavage a été aboli en 1865 aux USA tandis que la France l’a aboli en 1794, puis les États-Unis ont maintenu un apartheid ou ségrégation raciale jusqu’en 1965, situation qui n’a jamais eu lieu sur le territoire métropolitain français. Cela peut expliquer en partie le ressentiment et le mouvement de colère des Afro-Américains qui n’est pas aussi marqué chez les créoles en France, sauf peut-être chez quelques indépendantistes.
La famille Traoré est issue d’un père malien. Hadama Traoré est né de parents maliens installés en France en 1980… À l’exemple des Traoré, ces populations, qui ne sont pas créoles, n’ont pas connu l’esclavage, ni l’apartheid en métropole.