La chaîne qatarienne Al Jazeera a diffusé mi-décembre un reportage à charge contre les identitaires de Lille, n’hésitant pas à trafiquer les images. Aurélien Verhassel, président de l’Organisation Citadelle, nous explique le déroulement du tournage ainsi que les graves conséquences subies par les militants, dont quatre ont été placés en garde à vue mercredi dans le cadre d’une enquête préliminaire.
— Quand et comment la chaîne Al Jazeera a-t-elle tourné son reportage ?
— Le journaliste infiltré en caméra cachée a passé la porte de la Citadelle pour la première fois en septembre 2017 lors de la Braderie de Lille, où, comme chaque année, nous tenions un stand politique devant nos locaux afin de précisément permettre à la population de venir découvrir les lieux et discuter avec nos militants. Il lançait régulièrement des sujets tendancieux – nous forçant à le recadrer à plusieurs reprises – et se tournait en permanence vers les plus jeunes ou des personnes de passage. Quelques semaines avant la diffusion de la première partie du reportage, manquant sans doute d’images croustillantes me concernant, une équipe conséquente d’Al Jazeera constituée de trois journalistes et de cinq « gros bras » est allée jusqu’à me poursuivre dans la rue, dès la sortie de mon logement, pour m’intimider et tenter de causer un esclandre. Ils ont attendu qu’une bande de Maghrébins passe à proximité pour hurler que mes militants « agressaient des Arabes », pour déclencher une rixe et enfin recueillir des images « intéressantes ». Ce reportage visait clairement à nous anéantir socialement et économiquement. Tous les militants présents dans le reportage ont perdu leur travail à la suite de la diffusion de ce dernier.
— Quels sont les faits reprochés à la Citadelle ?
— Rien ! Sinon d’être le fer de lance de la lutte contre l’immigration-islamisation et d’accueillir chaque semaine de nombreux Français voulant défendre leur identité. En effet, judiciairement, la Citadelle n’est en rien inquiétée. J’ai été filmé en caméra cachée pendant six mois sans qu’il n’en sorte rien. Il faut néanmoins séparer l’aspect judiciaire des graves attaques médiatiques dont nous avons fait l’objet. Le reportage, dans lequel interviennent deux journalistes qui travaillent ou ont travaillé pour Libération, est monté sur la base d’images de trois provocateurs tournées en caméra cachée, parfois dans d’autres établissements que la Citadelle. L’ensemble des médias ont tenté de faire passer ces trois provocateurs pour des militants identitaires afin de discréditer notre mouvement. Certains journalistes, animés par la volonté de nuire, sont même allés jusqu’à produire des montages trompeurs pour faire croire que certaines scènes avaient été filmées dans notre maison de l’identité.
— Que répondez-vous à ces accusations ?
— Le scénario de ce feuilleton était écrit à l’avance. Mon avocat, maître Maxime Moulin, a écrit à Al Jazeera, ils n’ont pas donné suite, cela démontre le peu d’objectivité du reportage qui était réalisé uniquement à charge. Malgré six mois d’infiltration et des moyens mis en œuvre encore jamais vus en France, grâce à l’argent du Qatar, le reportage n’est finalement basé que sur quelques personnes de passage qui, contrairement à ce que les « journalistes » d’Al Jazeera laissent entendre, ne sont pas des militants actifs.
Aujourd’hui, quand 100 % des terroristes sont musulmans, il ne faut surtout pas faire d’amalgame, mais quand trois adhérents d’une association qui en compte 1 200 tiennent des propos d’ivrognes à trois heures du matin, la France est en danger ? Des propos répréhensibles ont certes été tenus dans ce reportage, je les dénonce et les condamne sans équivoque. Ces derniers n’ont rigoureusement rien à voir avec notre philosophie et notre vision du monde.
— En réaction, le maire de Lille, Martine Aubry, a fait des déclarations menaçantes envers la Citadelle, en avez-vous déjà subi les conséquences ?
— Il n’est un secret pour personne que le maire de Lille, Martine Aubry, ainsi que le préfet du Nord, Michel Lalande, désirent voir la Citadelle fermer ses portes. Il faut dire que nous faisons tache dans cette ville à gauche depuis toujours où pullulent les associations subventionnées et autres locaux d’extrême gauche qui jouissent d’une impunité totale. Ils mettent tout en œuvre pour cela. Contrôle permanent, pression médiatique, convocations au commissariat et passages à répétition devant les tribunaux, menaces de fermeture administrative… En ce moment même, de nombreux militants sont en garde à vue. Si ces procédures n’aboutissent pas toujours, ça occasionne des milliers d’euros de perte d’exploitation et frais de justice. Nos actions étant toutes pacifiques, le Système souhaite nous abattre économiquement et socialement.
— Al Jazeera a une réputation sulfureuse, comment expliquer leur démarche, relayée dans toute la presse française ?
— Il est évident qu’un tel reportage, avec tant de montages trompeurs, d’inventions, de traductions fallacieuses n’aurait pu être réalisé par un média français, au risque d’être purement et simplement interdit par la justice.
En effet, diffuser nom, prénom, visage à découvert et même les métiers de chacun ainsi que les villes dans lesquelles ils exercent nous paraîtrait inconcevable en France. Il est étonnant de constater qu’une chaîne interdite dans un grand nombre de pays arabes, qui d’après l’écrivain tunisien Basel Mustafa « a perdu son autorité, parce qu’elle se permettait de diffuser de faux rapports et des actualités fabriquées », a trouvé autant d’écho auprès de médias français.
— Est-ce un coup d’arrêt pour la Citadelle ou au contraire une source de motivation supplémentaire ?
— Nous sommes le premier mouvement identitaire et patriote de France, le Système le sait, ses nombreuses attaques en sont la preuve, nous portons ces heures de garde à vue, ces mois de prison, ces amendes, ces agressions et même parfois ce sang versé comme autant de médailles ! Nous serons présents – comme à notre habitude – partout où le besoin s’en fera sentir, sur terre, sur mer, en montagne et même dans les airs. Nous ne reculerons jamais car nous sommes la première ligne !
— Comment aider les militants de la Citadelle ?
— Nous avons dix procédures à notre encontre, nous récoltons donc des dons par carte bancaire via le site Internet faireundon.citadelle.eu ou par chèque à l’ordre de La Citadelle à envoyer à l’adresse suivante : La Citadelle, 8, rue des Arts, 59800 LILLE. Notre service donateurs est à disposition par téléphone au 07 81 99 21 29.
Propos recueillis par Alexandre Rivet
Article paru dans Présent daté du 31 janvier 2019