« Pour détruire un peuple, il faut détruire ses racines », disait Alexandre Soljenitsyne. Ce sont les mêmes mots qu’a employé l’organisateur du rassemblement de Ploërmel ce dimanche 26 novembre, en conclusion de son intervention.
Plusieurs centaines de Bretons avaient répondu à l’appel de différents mouvements identitaires (Adsav, Le Parti de la France, Manif pour tous, Réagir etc.) ou politiques. D’où le nombre important de drapeaux bretons, qui dominaient les drapeaux tricolores. Mais on pouvait aussi reconnaître des drapeaux polonais, brandis sous le soleil breton de Ploërmel, au pied du monument édifié en mémoire du pape Jean-Paul II, vainqueur du communisme et champion de la civilisation chrétienne, et donc sous cette croix qui en symbolisait le pontificat.
Ce monument avait été remis en cause par les athées militants de la Libre-Pensée (sic !) dès l’inauguration, en 2006, de cette statue du pape, alors même qu’à l’époque il s’agissait d’une statue en pied de Jean-Paul II, sans la présence de la croix sur l’arche surplombant la statue.
Le Conseil d’Etat a donné six mois à la mairie pour que la croix « scandaleuse » soit retirée. C’est ce que Jean-Yves Le Gallou appelle très justement l’Etat de droit « liberticide et identicide », ceci au nom de la loi de 1905 qui interdit toute érection sur la voie publique d’emblèmes religieux.
« Stop à la christianophobie », « Chassez le christianisme et vous aurez l’islam » (un titre de Valeurs actuelles), « Montre ta croix » (un titre de Présent), « Non à la destruction de nos valeurs et de nos traditions », affichaient les manifestants sur leurs poitrines ou à bout de bras.
Offense à la Bretagne, attaque de notre identité, agression contre la mémoire
Les participants ont hué le délégué d’un parti se voulant patriotique qui a cru habile de terminer son intervention sur une ode à la laïcité, dans la ligne de l’allocution des autorités ecclésiastiques locales. Celles-ci font en effet savoir qu’elle ne souhaitent plus aujourd’hui partir en croisade et applaudissent à cette censure étatique.
Gilles Pennelle (président du groupe FN au conseil régional de Bretagne) a, pour sa part, dénoncé cette « offense à la Bretagne, cette attaque de notre identité, cette agression contre la mémoire » et mis en garde contre l’inquiétant précédent que pourrait constituer la suppression de cette croix alors que commence une « chasse hystérique à la recherche d’une symétrie avec l’islam » et que, dans l’église Saint-Armel locale, les paroissiens ont été invités à participer aux fêtes commerciales en cet après-midi dominical…
La dispersion s’est faite au chant du Bro gozh ma zadou et de La Marseillaise.
Claudine Dupont-Tingaud
Article paru dans Présent daté du 29 novembre 2017