28/06/2017 – FRANCE (NOVOpress) : Dix ans durant, Nicolas Dhuicq a été un des rares députés (UMP puis LR) véritablement de droite. Aux dernières élections législatives, sa circonscription, la première de l’Aube, a été le théâtre de l’unique triangulaire de France. Le Front national, qui aurait pu retirer son candidat – d’autant que Dhuicq n’avait pas appelé à voter contre Marine Le Pen à la présidentielle –, l’a maintenu. Résultat : Nicolas Dhuicq a été battu et c’est l’obscur candidat d’Emmanuel Macron qui a été élu. Nous publions ci-dessous de courts extraits du long entretien que Nicolas Dhuicq a accordé à l’hebdomadaire Minute paru ce matin, qui publie également un entretien avec Thierry Mariani.
Minute : Pensez-vous que le décervelage par l’Education nationale a joué un rôle dans cette élection ?
Nicolas Dhuicq : Bien sûr.
Tout a commencé à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, quand le Parti communiste français a réussi son opération de communication en faisant croire que la Résistance était de gauche, alors qu’en fait les premiers fusillés étaient d’Action française. Puis, après la mort de Malraux, la droite a abandonné la culture. […]
Je crains que nous ne soyons entrés dans un monde qui ressemble à celui de la chute de l’Empire romain : les gens sont abreuvés de pain et de jeux. Je regarde très peu la télévision mais quand je l’allume, je suis navré de voir que nous payons des impôts pour une télévision publique qui fait les mêmes programmes que la télévision privée.
Nous sommes dans l’inculturation et l’abêtissement permanents, et dès lors il ne faut pas s’étonner des résultats électoraux. C’est pour cela que le combat est essentiellement culturel.
Minute : Des candidats ont été élus qui paraissent incapables de débattre et d’aligner trois idées. Une explication psychiatrique ?
Nicolas Dhuicq : La première cause, extrêmement profonde, est culturelle : nos compatriotes n’ont plus aucune instruction civique, au sens de la fonction des institutions. Ils ne savent plus ce qu’est la séparation des pouvoirs, alors que l’exécutif s’immisce de plus en plus dans le législatif et que ces nouveaux élus vont trouver normal que l’exécutif leur dise exactement ce qu’il faut faire. […]
Minute : Vous avez parlé de la grande violence sous-jacente de la société et des menaces très violentes qui pèsent sur elle. Pensez-vous que Macron en soit conscient ?
Nicolas Dhuicq : Je ne pense pas qu’il soit totalement conscient de la réalité de la vie française et de sa complexité.
[Macron] fait partie de ces jeunes Occidentaux aisés qui considèrent que tout va se résoudre par la macro-économie, et ce, même face à des dangers majeurs comme celui du wahhabisme – cet islam politique profondément antidémocratique porté par l’Arabie saoudite et qui, avec le remplacement de population, est vraiment la question majeure pour nous.
Il ne tient pas compte de l’irrationnel, sauf dans la manipulation des foules. Cette question fondamentale n’a pas été abordée clairement pendant la campagne électorale, y compris par Marine Le Pen. Si elle avait été bien entourée et si elle avait été capable de tenir un discours recevable, qui ne soit ni un discours simpliste de rejet basique, ni un discours de naïveté absolue, elle aurait eu là un boulevard. […]
Philosophiquement, on assiste à la convergence des idiots utiles libertaires avec les thuriféraires extrêmement cyniques du marché ; elle aboutit à la marchandisation du corps humain. On va assister à tout cela avec un grand sourire et un affichage de grande tolérance alors qu’en fait, nous entrons dans une zone d’intolérance majeure.
Extraits d’un long entretien à lire dans son intégralité
dans Minute n° 2828 daté du 28 juin 2017