07/06/2017 – FRANCE (NOVOpress avec le Bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) :
Suite à la rupture des relations diplomatiques décidée par quatre pays du Golfe ainsi que l’Egypte, menée par l’Arabie saoudite, l’émirat qatari est plongé dans l’incertitude. Officiellement accusée par Ryad de financer le terrorisme, Doha est en fait plus vraisemblablement sanctionnée pour son rapprochement avec l’Iran, grand rival régional chiite des monarchies arabes sunnites. L’Égypte du maréchal al Sissi accuse aussi le Qatar de complaisance à l’égard de la confrérie des Frères musulmans, la puissante mouvance islamiste qui menace toujours la stabilité de l’État et la sécurité des chrétiens coptes dans le pays.
Les conséquences pourraient être importantes pour la population, car les monarchies du Golfe et l’Egypte sont prêtes à aller très loin pour faire fléchir la politique étrangère du Qatar. La rupture des relations diplomatiques s’accompagne de restrictions économiques comme la fermeture de toutes les frontières terrestres, aériennes et maritimes avec le micro état. Les pays voisins ont ainsi suspendu tous les moyens de transports à destination ou en provenance du Qatar.
Les ménages qatariens ont donc entrepris de stocker préventivement lait, riz, poulet et surtout sucre, produit phare des repas de rupture du jeûne du ramadan.
Ces produits de base sont tous importés, puisque ce petit émirat de 2,5 millions d’habitants (dont seulement 300 000 sont de nationalité qatarienne) ne dispose d’aucune terre agricole ni ressource en eau. Il importe 99 % de ses produits alimentaires et 80 % d’entre eux sont acheminés par voie terrestre.
Peut-on parler de blocus économique ? Non, il serait impropre de parler de « blocus », car aucune opération militaire n’est en cours pour interdire l’accès à sa façade maritime. Son port peut encore être achalandé, notamment par l’Iran qui a annoncé officiellement mardi matin qu’il allait se substituer aux pays du Golfe « dans les 12 heures » pour approvisionner Doha en produits alimentaires.