Ces derniers temps, quand on me demande ce que je pense de la nouvelle situation politique de la France, je réponds volontiers que nous pourrions avoir de bonnes surprises en matière économique, mais que ces bonnes surprises ont toutes les chances de se payer cher en termes de restriction des libertés publiques.
S’agissant des bonnes surprises en matière économique, il n’est pas difficile de comprendre qu’un social-démocrate est en bien meilleure situation pour faire les réformes du Code du travail et du Code général des impôts qui s’imposent si nous ne voulons pas que la France soit un cimetière d’entreprises, tout juste bonne à être visitée par les riches étrangers pour sa gastronomie et son patrimoine.
Et M. Macron a de fortes chances de mieux réussir l’entreprise que François Hollande, car, à la suite de l’espèce de coup d’État pacifique qu’a constitué l’élection présidentielle, il devrait disposer d’une majorité informe et à sa botte et donc ne pas être soumis, en permanence, au chantage des « frondeurs ».
Naturellement, il y aura sans doute bien des points avec lesquels je serai en désaccord dans les réformes économiques macroniennes. Je crois qu’augmenter la CSG plutôt que la TVA est un mauvais calcul. Bien sûr, la CSG est un impôt plus efficace que l’IR, mais seuls les Français seront mis à contribution pour payer les « externalités négatives » de la « mondialisation heureuse » (délocalisations, chômage et immigration).
Par ailleurs, l’individualisme de M. Macron m’inquiète. Une nation n’est pas une somme d’individus, comme semblent le croire la quasi-totalité des politiciens ; elle est une famille de familles. Que la plupart des dirigeants européens soient sans enfant, et n’aient donc aucun intérêt personnel à se préoccuper de l’avenir de leur nation, me semble préoccupant.
En tout cas, je ne crois pas que le CDD soit le modèle de l’ensemble des relations sociales. Et je ne crois pas que les hommes soient interchangeables.
Le mondialisme part du postulat que tous les hommes sont des atomes identiques errant au hasard sur la planète, sans racine, ni attache. Mais ce postulat est tout simplement faux.
Cependant, admettons qu’Emmanuel Macron puisse réussir ce que Tony Blair et Gerhard Schöder, eux aussi sociaux-démocrates, ont réussi dans leurs pays. Ce que je crains, c’est donc que cela se paie en termes de libertés publiques.
Tout d’abord, on sait que M. Macron veut encore aggraver la catastrophe migratoire. Cela peut être utile pour les multinationales, pour maintenir la pression sur les salaires. Mais c’est un désastre pour les PME – principale source d’embauche ! Car les PME, comme tous les contribuables, doivent payer le coût d’une assimilation ratée, d’une insécurité galopante, d’une éducation lamentable…
Surtout, l’opposition à ces réformes sera violente. Les amis de M. Mélenchon ne se cachent pas de vouloir un « 3e tour social » et on a vu ce qu’ils savaient faire à Notre-Dame des Landes ou lors des manifestations contre la loi El Khomri.
Je ne serais donc pas surpris que l’état de siège soit déclaré et donc nos libertés suspendues.
Je ne serais pas davantage surpris que l’on persécute des « radicaux » catholiques ou identitaires, pour masquer l’échec de la lutte anti-terroriste. D’ores et déjà, la moitié des « fichés S » ne sont pas des islamistes, mais des cadres de la Manif pour tous ou d’organisations de droite.
Tout récemment, le Danemark a expulsé 6 prédicateurs radicaux : 5 islamistes… et un pasteur américain. On peut craindre que les arrestations concernent bientôt 5 Français « de souche » pour un islamiste !
Guillaume de Thieulloy
Texte repris du site Les 4 Vérités