Martin Schulz a-t-il vraiment les mains propres ?

17 février 2017 | Actualités, Europe, Politique

Souvenez-vous : c’était en 2015. Martin Schulz, celui qui se présentait comme le « Monsieur Propre » du Parlement européen, se lançait dans une grande leçon de morale à destination du FN et saisissait l’Office européen de lutte anti-fraude au sujet de ses assistants parlementaires… Moins de deux ans plus tard, et après quelques révélations médiatiques, c’est maintenant l’ancien président du Parlement qui pourrait bien faire l’objet d’une enquête pour fraude.

A l’origine de ce scandale, quelques révélations croustillantes publiées par Der Spiegel et le Sunday Times, dans lesquels on apprenait que Schulz, non content d’empocher durant sa présidence une indemnité quotidienne de 304 euros qui, ajoutée à son traitement mensuel, portait ses revenus annuels à un montant de 322 544 euros, aurait également fréquemment utilisé un jet privé coûtant 20 000 euros de l’heure pour voyager entre Bruxelles, Strasbourg et Berlin, alors que son lieu de travail se limitait à la capitale belge. Surtout, indiquaient ces deux médias, « Schulz la vertu » n’aurait pas lésiné en matière de clientélisme, nommant en effet de nombreux proches à des postes grassement payés au sein de l’administration du Parlement, sans passer par les procédures régulières de recrutement.

Des accusations tellement énormes qu’Ingeborg Grässle, à la tête de la commission de contrôle budgétaire des fonds de l’UE, a déclaré cette semaine que l’ex-président du Parlement avait créé un véritable « système stalinien de clientélisme » et qu’il était nécessaire d’ouvrir une enquête pour fraude.

Une mauvaise nouvelle pour celui qui se verrait bien aujourd’hui calife à la place du calife Merkel. Mais qui ne constitue en rien une surprise pour la délégation FN-RBM, qui a rappelé mercredi qu’elle « avait déjà alerté les services compétents du PE d’éventuels faits impliquant Martin Schulz » en 2015, sans aucune réaction officielle.

Jugeant par ailleurs que « ces très graves accusations doivent pour le moins aboutir à l’ouverture d’une enquête », les eurodéputés FN-RBM ajoutent :

« Si ces faits étaient avérés, ils montreraient le véritable visage de Martin Schulz, celui d’un socialiste sectaire et haineux, d’un véritable tartuffe moralisateur, qui n’eut de cesse de persécuter les seuls députés eurosceptiques, et au premier chef ceux du FN. »

Franck Deletraz

Article et dessin de Chard
parus dans Présent daté du 18 février 2017

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