08/02/2017 – FRANCE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie)
Créée en décembre 2016, sous la houlette du ministère de l’Intérieur, la Fondation de l’islam de France est présidée par Jean Pierre Chevènement. Destinée à financer des projets éducatifs, culturels et universitaires, elle vient se surimposer au CFCM, le Conseil français du Culte musulman de l’ère Sarkozy. Elle vient porter à bout de bras ce fantasme : « Islam de France ».
Mais cette volonté d’ancrer l’islam dans la nation n’est pas du goût d’Amar Lasfar, président de la puissante UOIF, l’Union des organisations islamiques de France. L’UOIF est notoirement une émanation des Frères musulmans en France. Elle est longtemps restée distante du CFCM, jusqu’à l’an dernier : en effet, alors même que cette organisation islamiste était la plus représentative des croyants, Sarkozy lui avait refusé la présidence du CFCM.
Pour les mêmes raisons, Amar Lasfar dénonce aujourd’hui cette Fondation concurrente :
« Comment et par qui ont été faits les statuts de l’association ? Quel dosage entre les fédérations ? Pourquoi la charte de l’imam [à laquelle les imams devraient souscrire] ne s’appliquerait pas aux imams “importés”d’Algérie, du Maroc et de la Turquie ? Qui évaluera les imams ? C’est l’Etat qui a mis cette association à l’ordre du jour. C’est un dispositif fait sans l’UOIF »
Amar Lasfar prétend donc avoir été écarté des fonts baptismaux de cette nouvelle usine à gaz et à fric, censée construire un islam modéré acclimaté à la France, mais, sur le fond, il dénonce en fait une insupportable ingérence de l’Etat dans les affaires des musulmans.
La réaction du président de l’UOIF montre surtout le décalage entre la réalité de l’islam en France et le prétendu islam de France. La mission de la Fondation de l’islam de France risque d’être difficile, si elle n’est pas soutenue par les musulmans présents en France. Les critiques portées par l’UOIF tendent à démontrer que la construction d’un islam de France est illusoire.