08/02/2017 – FRANCE (NOVOpress) : Marine Le Pen fait la couverture de l’hebdomadaire Minute, et elle est tout à sa gloire. Après le discours qu’elle a tenu à Lyon le week-end dernier, « à la tonalité nettement droitière », Minute voit « la Marine nationale sur la voie royale » ! Voici quelques extraits de ce long article en forme d’éditorial.
C’est parti ! Et c’est parti de fort belle manière. Depuis Lyon, Marine Le Pen, qui peut cette fois sérieusement espérer être élue à la présidence de la République, a adressé aux Français un message fort et clair – et de haute tenue –, débarrassé d’une large part de l’habituelle imprégnation philippotiste. Un tournant dans son discours. Et peut-être dans la campagne présidentielle. […]
Depuis le début de l’année, Marine Le Pen a consulté, beaucoup. Et, fait nouveau, elle a consulté des gens de droite. Une telle remarque peut sembler paradoxale pour celle que l’on dit être d’extrême droite, mais, depuis l’arrivée à son côté de Florian Philippot, qui n’est pas précisément issu de la droite – et n’en maîtrise pas la culture –, il est inédit qu’elle ait décidé d’aller entendre sur l’autre rive ce que l’on avait à lui dire. Et on avait beaucoup à lui dire.
Tous ses interlocuteurs lui ont la même chose. Tous lui ont parlé de civilisation. Tous lui ont fait valoir que le discours habituel qu’elle ressasse depuis plusieurs années ne parle pas à l’oreille de l’électeur de droite. Cela vaut sur le plan économique, bien sûr, où l’on défie de l’étatisme et où les mots de planification et de nationalisation font fuir les électeurs les mieux disposés, mais aussi et surtout sur le plan culturel. Il est des mots que l’électeur de droite veut entendre, et qu’il n’entend pas de sa bouche ; et il en est d’autres, qu’elle leur ressert en boucle et qui ne signifient rien pour lui, du moins rien qui ne la distingue des autres candidats et n’enclenche un désir de vote.
Elle a écouté… et elle a entendu. En partie seulement, certes, mais elle a tenu compte de ces remarques fondamentales et convergentes […] Le résultat de tous ces entretiens, de tous ces assauts menés parfois sans aucune retenue à l’égard de la stratégie qui était la sienne, tient en deux chiffres. Dimanche, lors de son discours de clôture de ses assises présidentielles de Lyon, Marine Le Pen a prononcé trente-trois fois le mot « France » et deux fois seulement le mot « République » – dont l’obligatoire « Vive la République » final. Alléluia !
On ignore – ou on ne dira pas – qui a écrit le discours et qui l’a inspiré, mais, au-delà du maintien affiché de la ligne « ni droite ni gauche », ce fut bel et bien un discours de droite qui fut ovationné par la foule présente, aux cris de « Marine présidente » et à ceux de « On est chez nous ». La candidate « soutenue par le Front national » – artifice visant à se placer dans l’esprit de la Ve République – n’a pas seulement martelé que ce qui était en jeu au printemps 2017 était de faire un « choix de civilisation ». Cette formule a d’ailleurs été entendue – c’est toujours le cas lors d’un discours en terrain conquis – au-delà de ce qu’elle y place (« un pays libre, indépendant, démocratique », ce qui, toutefois, est en net progrès par rapport à « liberté, égalité, fraternité et laïcité », la définition antérieure qu’elle donnait de notre civilisation).
Marine Le Pen a évoqué aussi, et elle l’a fait à trois reprises, une notion nouvelle dans son discours : le « capital immatériel » de la France. « Ce capital immatériel, a déclaré Marine Le Pen, n’a pas de prix parce que ce patrimoine là est irremplaçable. En réalité je défends les murs porteurs de notre société. »
Or l’emploi de cette formule n’est pas anodin. Le « capital immatériel » est une formule issue de La Cause du peuple, de Patrick Buisson, un ouvrage qu’elle n’a pas lu mais dont la substantifique moelle lui a été rapportée, avec suffisamment d’insistance et de force de persuasion pour qu’elle reprenne la formule à son compte. […]
Un article à lire dans son intégralité
dans le numéro de Minute de cette semaine