06/12/2016 – FRANCE (NOVOpress) : A Rome, Matteo Renzi a été sévèrement battu. A Vienne, Alexander Van der Bellen l’a emporté sur Norbert Hofer. Pourquoi deux scrutins aux résultats si différents ?, s’est interrogé ce matin Eric Zemmour sur RTL, faisant d’avoir mine d’être perdu : « On ne comprend plus rien. Rome qui pleure, Vienne qui rit. Matteo Renzi qui perd son pari en Italie, mais le candidat de l’extrême droite qui perd lui aussi son pari en Autriche. Le vent venu de l’océan, le vent du Brexit, le vent de Trump, qui souffle encore fort en Italie mais qui ne franchit pas les Alpes. Le social-libéral italien qui chute, l’écolo-libéral autrichien qui gagne. On ne comprend plus rien. Les dirigeants européens ne comprennent pas davantage, ils se contentent de délivrer des messages de félicitations pour Vienne et de consolation pour Rome. Aux dernières nouvelles, personne n’a interverti les messages, cela aurait pu tant la confusion est à son comble. »
Cette entrée en matière étant faite, Eric Zemmour explique :
« L’Europe ne sait plus à quel saint ou à quel diable se vouer. Pourtant, l’Autriche comme l’Italie sont dans la zone euro. Mais l’Italie a un chômage important et est terriblement endettée tandis que l’Autriche a un chômage très faible et est peu endettée. L’Italie ressemble plus à la France, l’Autriche plus à l’Allemagne. L’Autriche est une région de la grande Allemagne, elle a subi une sorte d’Anschluss économique, mais ne s’en plaint pas. L’Italie voit son tissu industriel se déliter, et s’en plaint amèrement. »
Et l’éditorialiste va plus loin :
« L’Autriche est au cœur de la zone euro ; l’Italie est dans la périphérie. Et cela change tout. L’Autriche bénéficie des avantages de la monnaie unique, l’Italie pâtit de ses inconvénients. »
Selon Zemmour, « l’Autriche a la même monnaie que l’Allemagne, ce qui lui permet d’attirer à elle tous les capitaux, tous les travailleurs qualifiés qui sont attirés comme un aimant par le cœur le plus compétitif de la zone euro. […] Pour redevenir attractive, il faudrait [à l’Italie] une bonne dévaluation. […] Avec l’euro, elle ne peut plus jouer à ce jeu-là. Elle doit baisser les salaires et la protection sociale. […] »
Et de conclure ainsi :
« Dans un système à plusieurs monnaies, les compétitivités s’ajustent par les dévaluations. Dans un système à monnaie unique, les compétitivités s’ajustent par la destruction des industries les plus faibles et donc par le chômage de masse. C’est le destin tragique de l’Italie et de la France. »