13/10/2016 – FRANCE (NOVOpress) : Les évêques auraient pu écrire aux Français catholiques, ou bien à tous les Français, non, ils ont choisi de s’adresser… aux « habitants de notre pays » ! La formule se veut sans doute consensuelle, elle révèle surtout une profonde méconnaissance du sens des mots. Car dans le même temps, ces mêmes évêques qui forment le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France, et sont supposés constituer la fine fleur de l’aristocratique ecclésiale, disent vouloir contribuer à « la réflexion citoyenne » et usent du mot « concitoyen » comme s’il était synonyme de celui d’« habitant ». Comme si celui qui possède le droit de vote, parce qu’il est français, et celui qui ne le possède pas, parce qu’il ne l’est pas, et même celui qui se trouve dans « notre pays » en toute illégalité, devaient mener une réflexion commune sur la présidentielle de 2017…
Car tel est bien le but de la brochure (96 pages) que publient demain les évêques sous le titre Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique (Bayard/Cerf/Mame) : intervenir dans le débat présidentiel et, plus largement sur le débat politique français, ce qui pourrait avoir du sens s’ils le faisaient au nom du catholicisme, mais perd de son poids avec une série de lieux communs empruntés à bien pensance. Ainsi de ce passage sur les personnes « d’origine étrangère » qui « n’arrivent pas à trouver leur place » dans la société – les Français de souche encore moins, si ça peut leur ouvrir des perspectives… –, ou de cet autre, sur les djihadistes : « Sans minimiser en aucune façon leur responsabilité ni celle des commanditaires qui ont manipulé leur destin, il convient de se demander pourquoi l’intégration n’a pu s’opérer. » Ça valait vraiment le coup de faire un livre…
C’est quoi un “habitant de France” ? https://t.co/HimNoSXIlQ
— Jean Sévillia (@jeansevillia) 13 octobre 2016