La CSU bavaroise, parti frère de la CDU d’Angela Merkel, voudrait interdire les financements étrangers de l’islam en Allemagne. Dans une interview pour le journal Die Welt publié mercredi, le secrétaire général de la CSU a exposé les propositions de son parti. A l’instar de la loi autrichienne adoptée au début de l’année dernière, la CSU voudrait que les institutions islamiques soient mieux contrôlées. Il s’agirait notamment de faire obstacle à l’influence de pays comme l’Arabie saoudite et les pays du Golfe. Par ailleurs, comme c’est désormais le cas en Autriche, c’est la langue allemande qui devra être utilisée dans les mosquées. Tous les imams exerçant en Allemagne devront aussi avoir été formés dans le pays et « partager les valeurs fondamentales » allemandes.
Les propositions de la CSU ont été critiquées par l’Union islamique turque (Ditib) qui y voit une atteinte à la constitution allemande. La DITIB, feignant de s’étonner que ces propositions ne visent que les musulmans et pas les chrétiens et les juifs, avait déjà critiqué la loi autrichienne en 2015.
Si ces mesures ne sont pour le moment qu’à l’état de propositions, la coalition CDU-CSU et SPD au pouvoir en Allemagne a réussi à s’entendre jeudi sur un projet de loi pour l’intégration des « réfugiés ». Une des mesures prévues consisterait à suspendre pendant trois ans l’interdiction d’employer des non-Européens à des postes pour lesquels il y a des candidats allemands ou européens qualifiés. Le projet de loi prévoit aussi la création de 100 000 emplois payés entre 1 euro et 2,50 euros de l’heure sans perte des allocations auxquelles ont droit les demandeurs d’asile. Et les « réfugiés » auront l’obligation d’apprendre l’allemand. Ceux qui refuseront ces emplois ou l’apprentissage de la langue perdront leurs allocations. Les mesures discutées jeudi par la coalition comprennent également un volet antiterroriste qui sera financé par le contribuable autochtone.
Des autochtones sommés eux aussi de s’intégrer aux nouveaux arrivants. Après les appels à mieux se couvrir lancés aux habitantes de Cologne et les wagons réservés aux femmes sur certaines lignes ferroviaires, voilà que le ministre de la Justice prépare un projet de loi pour interdire les modèles trop dénudés dans les publicités.
Olivier Bault
Article paru dans Présent n° 8589 daté du 16 avril 2016