02/04/2016 – FRANCE (NOVOpress) : Hervé Mariton, député (LR) de la Drôme, a mis en ligne des extraits de son livre, Le Printemps des libertés (L’Archipel). Celui qui entend faire triompher une ligne libéral-conservatrice à la primaire de la droite et du centre reprend le thème qui avait fait la victoire de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007, celui du combat contre les idées de Mai 68.
« Depuis Mai 68, écrit-il dans le chapitre sur la « bataille idéologique » que la droite doit mener contre la gauche, l’amalgame de l’offre politique a été savamment orchestré par la gauche, avec des tabous qui ont fini par délégitimer la pensée conservatrice sur l’immigration, la sécurité, l’école ou même le capitalisme. Ce discours de culpabilisation a atteint sa cible : la droite a peur de penser par elle-même et d’affirmer ses valeurs. »
Il poursuit ainsi : « L’esprit de Mai 68 s’est infusé dans des pans entiers de notre société : le pédagogisme fou de l’Education nationale a imposé l’idée que l’enfant est censé reconstruire les savoirs par lui-même ; la justification sociale de la délinquance est parvenue à faire croire que le délinquant est avant tout une victime ; la sanctification de l’Autre nous a poussés à renier notre identité ; l’autoculpabilisation de notre culture rend impossible l’assimilation de nombreux immigrés ; l’étatisation de la solidarité a provoqué la déresponsabilisation des individus ; l’affirmation continuelle de droits a induit un mépris des devoirs. »
Mais c’est dans la critique du multiculturalisme qu’il est le plus pertinent, défendant des positions en rupture avec son parti :
« La gauche ne voit même pas que le modèle multiculturaliste dont elle chante les louanges constitue une fuite vers l’impossible. Elle semble ignorer une loi irréfutable de l’histoire du monde : pour que les cultures interagissent et s’enrichissent mutuellement, encore faut-il qu’elles continuent à exister. Encore faut-il que chaque individu ait pu se construire dans une culture particulière qu’il s’est approprié. Si dès notre naissance nous vivons tous dans une société multiculturelle, une telle appropriation devient presque impossible. La richesse prêtée au multiculturalisme cède trop rapidement la place au conformisme d’un a-culturalisme universel. »
Intéressant. Et qui a le mérite d’élever un débat bien terne.