05/02/2016 – CULTURE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation)
Hier des voix se sont élevées massivement dans les médias et sur les réseaux sociaux dans un tollé général contre la réforme de l’orthographe, qui se profile à l’horizon de la rentrée de septembre.
Que peut-on dire exactement de cette réforme ?
C’est une longue histoire. En 1990, Michel Rocard, Premier ministre à l’époque demande aux Académiciens de travailler à des simplifications de la langue. L’Académie propose des rectifications orthographiques et les adopte, mais sans en faire une obligation. Vingt ans se sont écoulés, et aucune de ces mesures n’est appliquée. Xavier Darcos entre-temps, ministre de l’Éducation nationale en 2008, avait tenté de le faire avec peu de succès.
Que préconisent ces mesures ?
Les changements les plus marquants concernent les mots composés : le trait d’union sera remplacé par une simple soudure. Ainsi porte monnaie s’écrirait en un seul mot. Ils visent aussi l’accent circonflexe, qui ne sera plus obligatoire sur les lettres i et u, sauf dans les terminaisons verbales et dans quelques mots comme mûr ou sûr, pour éviter les confusions. Entre autres incongruités, oignon deviendra ognon et nénuphar nénufar. 2 400 mots sont visés par ces différentes modifications, soit 4 % du lexique français.
Pourquoi le débat ressurgit-il maintenant après ces 26 années ?
Cette réforme va faire son apparition et être intégrée dans les manuels scolaires à la rentrée 2016-2017, à l’occasion de la réforme des programmes scolaires. Désormais, appliquer ces changements orthographiques ne sera plus considéré comme une faute. Najat Vallaud-Balkacem, ministre de l’Éducation nationale, rappelle que ces règles ne sont pas déterminées par son ministère mais par l’Académie française, et qu’il convient donc de faire respecter les règles en vigueur.
La contestation est unanime
On parle une fois de plus de nivellement par le bas. Une eurodéputée déclare : « Le gouvernement nous encourage à la médiocrité au lieu de valoriser la beauté de la langue française ». Et pour finir, ce mot d’un Immortel : Jean d’Ormesson qui « Refuse absolument de parler d’accent circonflexe et de virgule à un moment où les écoliers n’apprennent plus à lire et à écrire », et il déplore au passage le moment franchement inopportun où intervient ce débat.
Crédit photo : Claude Valette via Flickr (CC) = 6_08_LaCuisineOignonRouge
Avec la #RéformeOrthographe c'est une nouvelle fois le nivellement par le bas qui prime sur l'exigence, qui fait naître l'excellence.
— Eric Ciotti ن (@ECiotti) 4 Février 2016
Face à l'infâme et bête réforme, devant laquelle quelques démagogues se pâment, parce que le français est notre âme, #Jesuiscirconflexe
— Florîan Philippôt (@f_philippot) 4 Février 2016
Ce n'est pas l'orthographe qu'il faut reformer, mais l'enseignement !
— Marion Le Pen (@Marion_M_Le_Pen) February 4, 2016
@LANDEYves Oui une grande importance non pas dans l'accent mais dans la prononciation
— gaspard (@GaspardMp) 4 Février 2016
Un accent circonflexe raté #ReformeOrthographe pic.twitter.com/hCGLqnPzO2
— ~Rabih. (@RabihAntoun) February 5, 2016
Et si on supprimait les chiffres pour faciliter les maths ? #ReformeOrthographe
— ☄ (@thxlmax) 4 Février 2016
– Comment on fait le ^ sur iphone?
– faut appuyer longtemps sur le "e"
– jy arrive pas
– non plus
– on l'enlève
– ok pic.twitter.com/Ho0ePSBrod— Le Chien Maigre (@Le_Chien_Maigre) 4 Février 2016
#ReformeOrthographe : la seule réforme qui passe en France est celle qui torpille notre langue. Pathétique. https://t.co/Iz8plQbtnG
— Albane de Broucker (@AdeBroucker) February 5, 2016
Euréka ! En éliminant l'accent circonflexe F Hollande aura finalement réussi à éradiquer le chòmage ! Le génie ! pic.twitter.com/wjeXCLpMfe
— Daniel Girard (@DanielGGirard) 4 Février 2016