21/01/2016 – EUROPE (NOVOpress)
Menaces de mort contre les bénévoles, comportements provocants, mensonges, faux documents, violences verbales, misogynie, agressions sexuelles et physiques : voilà les pressions ordinaires auxquelles doivent faire face les travailleurs sociaux allemands dans les « centres de réfugiés », selon une employée désabusée qui a rompu le silence imposé sur le sujet des immigrants.
Une travailleuse sociale allemande — demeurée anonyme pour des raisons de sécurité — a donné lundi une interview à la chaîne d’information allemande N24 TV sur son quotidien dans un « Centre d’accueil » de Hambourg.
Ce documentaire, intitulé « Ich halte es dort nicht mehr aus » — je ne peux plus le supporter —, commence en décrivant son enthousiasme initial pour aider les « réfugiés » qu’elle avait soutenus au moment de leur arrivée.
« J’ai postulé pour ce travail, car c’était exactement ce que je voulais faire, » déclare-t-elle. « Au moment où j’ai obtenu le poste, j’étais extatique : je pouvais vraiment faire quelque chose de concret pour aider les réfugiés et plus seulement les soutenir en manifestant. » Et voilà pourquoi, a-t-elle poursuivi, « je suis allé si joyeuse à mon premier jour de travail dans le centre d’accueil. »
« Naturellement, j’étais très excitée comme on l’est toujours pour le premier jour d’un nouvel emploi… c’est vraiment vraiment super ici, je me disais à moi-même. »
Lors des jours suivants, dit-elle, elle se plongea dans son travail, qui consistait à fournir des conseils aux 1500 immigrants du centre.
« J’étais responsable pour répondre à tous les problèmes sociaux des réfugiés, de les aider dans la procédure de demande d’asile et de prise de rendez-vous médicaux lorsqu’ils en avaient besoin, » dit-elle à N24.
Et donc les premiers réfugiés sont venus dans mon bureau. Dès les premières visites, j’ai réalisé que ma vision très positive et idéaliste et leur comportement étaient très différents de la réalité.
« Honnêtement environ 90 pour cent de ceux qui j’ai conseillé étaient désagréables. Beaucoup d’entre eux étaient très exigeants. Ils venaient pour exiger que je leur trouve un appartement, une voiture et un très bon travail. Quand je leur ai dit que ce n’était pas possible, ils criaient et devenaient très agressifs. Un Afghan a menacé de se tuer devant moi [si je ne l’aidais pas dans ses exigences].
Et un certain nombre de Syriens et Afghans ont déclaré qu’ils feraient une grève de la faim jusqu’à ce que je les envoie vers un autre endroit. Un Arabe a menacé une collègue de nous décapiter ! »
En raison de ces menaces de mort « et d’autres choses », a-t-elle poursuivi, nous devions appeler la police pour notre protection « plusieurs fois par semaine. »
« Par ailleurs les réfugiés fournissaient des renseignements inexacts tout le temps. Ils venaient me voir pour raconter une histoire qui ne correspondait pas à leurs papiers. Je voulais vérifier avec mes collègues, et je m’apercevais que ces mêmes réfugiés leur avaient présenté une histoire complètement différente.
Il y avait, par exemple, un résident qui est venu me voir avec un avis d’expulsion. Il voulait savoir ce qui allait arriver. Je lui ai expliqué et puis il a disparu. Peu de temps après, il est revenu voir ma collègue et a montré de nouveaux documents d’identité avec un nom différent. Il a été ensuite déplacé dans un autre camp.
Un autre problème est qu’ils respectaient rarement leurs rendez-vous. S’ils demandaient un médecin comme un dentiste ou un chirurgien orthopédiste, je m’occupais des rendez-vous, mais le moment venu, ils ne venaient pas.
Cela arrivait si souvent que les médecins nous ont demandé de ne pas prendre tant de rendez-vous — mais que pouvais-je faire ? Je ne pouvais pas rejeter leur demande d’une visite médicale juste parce que je soupçonnais que le patient ne serait pas là à temps.
La jeune employée a ensuite abordé avec N24 le plus gros problème pour elle : la question de leur attitude envers les femmes.
Le pire pour moi est que les réfugiés se comportent incroyablement mal envers les femmes. Il est connu que ce sont principalement des hommes célibataires qui arrivent dans ce pays, au moins 65 ou 70 pour cent. Ils sont jeunes, dans les 20 ans et rarement plus de 25.
Ils ne respectent simplement pas du tout les femmes. Ils ne nous prennent pas au sérieux. Si moi en tant que femme je dois leur dire quelque chose ou prendre une déclaration de leur part, ils ne m’écoutent pas du tout, ou ils refusent de me parler et vont vers un collègue masculin.
Pour nous les femmes, ils ont seulement des regards méprisants ou sexuellement insistants. Quand ils nous voient, ils lancent des sifflements bruyants et disent ensuite quelque chose dans une langue étrangère, et ils éclatent tous de rire.
C’est vraiment très désagréable. Ils nous photographient avec leur téléphone portable, sans rien nous demander et même si vous protestez cela ne change rien.
Toutes mes collègues m’ont dit qu’elles supportent ces choses elles aussi. Mais, disent-elles, il n’y a rien à faire. Alors elle l’ignore. J’ai essayé de le faire aussi, mais cela n’a pas fonctionné. Et ce harcèlement est récemment devenu pire, parce que ces dernières semaines, car il y a plus d’hommes arrivés du Maghreb et de Libye.
Ils sont encore plus agressifs. Je ne pouvais plus me permettre de faire comme si cela n’existait pas et j’ai dû m’adapter continue-t-elle.
Plus précisément cela signifiait que je devais commencer à m’habiller différemment. Je suis effectivement une personne qui aime porter parfois des vêtements moulants — , mais je ne peux plus maintenant, je dois porter des pantalons amples et des hauts toujours fermés jusqu’au cou. Je ne mets plus de maquillage et je porter un foulard ou une capuche.
Et non seulement ai-je eu à changer mon apparence extérieure pour me protéger de ce harcèlement, mais j’ai également eu à modifier mon comportement. J’évite, par exemple, d’aller n’importe où dans le Centre où il y a souvent de grands groupes de ces hommes. Si je dois faire quelque chose par là, j’essaie de faire le plus rapidement que possible.
Mais généralement, je reste dans mon petit bureau, si possible, même pendant les pauses. Et je ne dois plus prendre le train pour travailler, parce qu’une collègue a été suivie par certains des hommes à la station de métro et agressée dans le train. Je voudrais m’éviter ce genre de mésaventure et don je prends la voiture.
Elle a conclu l’interview en évoquant sa prochaine démission, avec ses collègues, qui ne supportent plus les abus des immigrants.
J’étais si convaincue avant cet emploi sur l’importance de cette aventure, et son utilité, et il est très difficile d’admettre que tout est si différent de ce que vous avez imaginé. Abandonner mon travail serait précisément un aveu. Mais nous n’en pouvons plus ; nous ne pouvons plus supporter de voir dans quelle erreur nous allons, et que nous ne pouvons rien y changer.