22/12/2015 – MONDE (NOVOpress)
Aucune ligne de conduite et parfois heureusement : c’est ainsi que l’on peut résumer la politique extérieure française. Alors que l’on applique des sanctions à l’encontre de la Russie, nous n’hésitons plus à collaborer avec ce pays pour lutter contre le terrorisme.
Opprobre généralisé, refus de vendre les frégates Mistral au nom des droits de l’homme bafoués en Ukraine, sanctions économiques reconduites pour les mêmes motifs, officiellement, la Russie est un État peu fréquentable.
Pourtant, depuis les attaques islamo-terroristes du 13 novembre, la Russie, pas rancunière, a tendu la main à la France, ordonnant par exemple à sa marine de se mettre au service de la protection de notre porte-avions Charles de Gaulle.
Un minimum de réalisme a conduit la France à ne pas refuser cette main tendue comme elle avait naguère refusé l’offre d’échange de renseignements sur les djihadistes des services secrets syriens. Ainsi, les deux pays ont-ils conclu un accord le 26 novembre visant à coordonner leurs frappes contre l’État islamique. C’est dans ce cadre que les ministres de la Défense russe, Sergueï Choïgou, a reçu son homologue Jean-Yves Le Drian.
« Nous avons convenu de renforcer nos échanges dans le domaine de l’information militaire, à la fois sur le bilan de nos frappes et la localisation »
des groupes terroristes, a déclaré Jean-Yves Le Drian à l’issue de cette rencontre.
La réunion a également révélé une vision commune de la situation en Libye. Les ministres ont aussi exprimé leur inquiétude à propos de l’intensification de l’activité de Daech dans la région de l’Afrique du Nord.
Crédit photo : Pymouss via WikiCommons (CC) = Jean-Yves Le Drian