14/12/2015 – FRANCE (NOVOpress)
Dans une tribune publiée sur son blog, Philippe Bilger revient sur les résultats des élections régionales.
Voltaire, paraît-il, dans un propos souvent cité par les défenseurs de la liberté, soulignait qu’en désaccord avec son adversaire, il se battrait pourtant pour qu’il puisse s’exprimer autant que lui. Il n’aurait pas aimé la campagne des élections régionales entre les deux tours.
(…)
Si les résultats du second tour satisfont la multitude, dont je suis, qui désirait sa déconfiture politique, je continue à penser que le FN, dans l’espace républicain, a été maltraité et que notre République n’a pas été loin d’offrir une aussi piètre image du débat qu’en 2002.
A-t-on le droit d’affirmer une hostilité civique à l’encontre du FN et de se scandaliser du fait qu’il n’a pas été formellement appréhendé, médiatiquement et culturellement, comme l’équité l’aurait exigé ? L’esprit partisan doit-il gangrener tout ce qu’il touche ou bien pourra-t-on un jour espérer de la dignité et de la mesure plus que de l’invective ou de l’outrage ?
Le 13 novembre, Daech, le terrorisme islamiste ont massacré à Paris. Cette haine en vrai a été dévastatrice et elle a suscité enfin des réactions à sa mesure. La gauche aurait-elle appris, contre la mansuétude pénale ministérielle, la rigueur et le devoir pour une démocratie de s’armer contre tout ce qui la menace au quotidien et dans les crises de l’horreur ?
La campagne des élections régionales m’a fait songer à de la haine en blanc. Pas de quoi être fier pour notre pays !
Le FN battu mais à quel prix ! https://t.co/sHK4KOVTIA
— Philippe Bilger (@BilgerPhilippe) 14 Décembre 2015