27/11/2015 – POLITIQUE (Présent 8492)
Le chef de l’État a donc demandé, en hommage à ceux qui sont tombés sous les balles islamistes, de « pavoiser » nos fenêtres du drapeau tricolore, accompagnant le réflexe de nombre de Français plus qu’il ne le suscite (voir Présent d’hier). Il est leur chef et il faut bien qu’il les suive dans leur élan patriotique.
De même, les nationaux n’ont pas attendu la tragédie du 13 novembre et l’appel de Hollande, pour aimer et arborer avec fierté le drapeau de notre pays. Au point que les socialistes accusaient le Front national de le « récupérer », car s’il était brandi dans ses manifestations et ses réunions, on ne le voyait guère dans celles du PS, pour ne rien dire de celles de ses alliés communistes, ayant toujours préféré le rouge de la haine au tricolore patriotique.
Depuis deux siècles, le rouge qui figure aux côtés du bleu et du blanc, n’est plus celui de la révolution, mais le symbole du sang des dizaines de millions de Français morts pour la patrie sur tous les champs de bataille du monde, quelles que soient leurs convictions politiques ou religieuses.
Les socialistes patriotes, il y en a, bien sûr, ont le patriotisme discret, furtif, quand ce n’est pas honteux, car il leur faut le concilier avec leur internationalisme et le justifier auprès de leurs supplétifs d’extrême gauche.
On l’a bien vu en mars 2007 quand la candidate socialiste à la présidentielle, Ségolène Royal avait souhaité « que tous les Français aient chez eux le drapeau tricolore. Dans les autres pays, on met le drapeau aux fenêtres le jour de la fête nationale » ajoutant que cela constituerait « une étape historique pour la gauche, qui avait cru devoir abandonner l’hymne national à l’extrême droite ».
Quel aveu !
Oui, la gauche a bel et bien abandonné, c’est-à-dire méprisé, le drapeau de notre pays que l’ex-compagnon de Ségolène Royal vient de redécouvrir. Mais sa suggestion avait suscité la moquerie ou la colère au sein du PS. Hollande, alors premier secrétaire du PS, avait dû relativiser la proposition de la candidate en demandant qu’elle soit « remise dans son contexte ». Chez le couple Royal-Hollande, il y avait un drapeau, mais « dans la cuisine », révélait le futur président, mais ce n’était qu’une relique footballistique, « les coupes du monde y sont pour beaucoup », disait-il.
On doit se souvenir aussi qu’en mars dernier, c’est François Hollande qui tint à faire entrer au Panthéon le socialiste Jean Zay, rejetant les protestations de dizaines d’associations d’anciens combattants et de résistants qui refusaient que la patrie soit « reconnaissante » à un homme appelant, dans Le Drapeau, l’étendard national « cette saloperie tricolore » « cette immonde petite guenille », « de la race vile des torche-culs », un drapeau qu’il avouait « haïr férocement ».
Et c’est son ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui a accordé au même moment la nationalité française à Daniel Cohn-Bendit, lequel, en mai 68, clamait que le drapeau tricolore « est fait pour être déchiré ». Aujourd’hui encore le rouquin se déclare incapable de chanter la Marseillaise. Ce sera quand même un bon Français, foi de Cazeneuve.
Honneur au drapeau, honte aux socialos !
Guy Rouvrais