Source : Boulevard Voltaire
Depuis quelques semaines, le gouvernement prône l’accueil de centaines de milliers de clandestins.
Le 19 septembre, Le Monde se faisait l’écho de la crainte grandissante d’une « concurrence » entre pauvres. Depuis quelques semaines, le gouvernement prône l’accueil de centaines de milliers de clandestins alors que cela fait des années que l’arrivée de l’hiver inquiète, que les bouches de métro s’emplissent la nuit venue et que les centres d’accueil ne peuvent satisfaire la demande.
Et, soudain, miracle : les logements se multiplient comme des petits pains. « 20.000 places trouvées en deux semaines ! Pourquoi ne l’ont-elles pas été avant ? », s’interroge le directeur de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale dans le quotidien. Le Monde précise que l’incompréhension est la même dans les centres d’hébergement et de réinsertion sociale parisiens :
Nos salariés ne s’expliquent pas pourquoi cette énergie, cette solidarité n’étaient pas là pour répondre à la montée du nombre de sans-abri
témoigne Christine Laconde, directrice du SAMU social de Paris.
Évacuation du campement de la Chapelle, à Paris, en juin dernier. Des « rumeurs » circulent, rapporte Le Monde, selon lesquelles des familles logées à l’hôtel auraient été expulsées pour héberger les clandestins évacués. Il a fallu « démentir », précise encore le papier, « pour désamorcer la grogne ». Démentir ou nier, rien n’est très clair…
Jeudi dernier, c’est le campement clandestin d’Austerlitz qui était évacué. Au milieu des Soudanais, quelques SDF légitimement inquiets : « Et nous, pourquoi on n’a rien ? », demande naïvement l’un des jeunes présents. Personne n’aura sans doute le courage de lui expliquer qu’il ne présente aucun intérêt politique…
C’est quand même curieux, ce traitement des priorités en fonction de l’actualité médiatique ! Les sans-abri à la rue depuis des mois ressentent une profonde injustice.
intervient encore Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole du DAL. Ces associations immigrationnistes se prennent enfin la réalité dans la figure : il n’est pas possible d’accueillir toute la misère du monde sans défavoriser ceux qui ont premièrement besoin de notre aide.
Le Monde précise évidemment que les travailleurs sociaux savent bien « combien le discours de l’extrême droite prospère sur la concurrence entre les sans-abri français et les réfugiés étrangers ». Une précision qui sert sans doute à se dédouaner, mais le constat est là et tous font le même. La seule différence, c’est que l’extrême droite prévient depuis des années.
Le Monde prend le temps de préciser, comme pour s’excuser, que 40 % des appels au 115 proviennent d’« étrangers extracommunautaires ».
Raison de plus pour arrêter là, a-t-on envie de leur répondre…
Dans le 93, l’adjoint au maire PCF de Saint-Denis confie avoir reçu un mail après avoir proposé d’ouvrir les centres de vacances de la ville :
Je suis désolé de ne pas avoir traversé la Méditerranée sur un rafiot mais ça fait dix ans que j’attends.
Ailleurs en Île-de-France, les témoignages des élus sont tous les mêmes.
Le Monde fait donc un constat terrible : les politiques instrumentalisent une crise migratoire à des fins politiques et brandissent une « solidarité » qu’ils n’ont jamais été capables de mettre en place pour les leurs… Pire encore : ils ne profitent même pas de l’occasion pour se rattraper.
Mais le quotidien choisit de conclure en donnant la parole à Yvon Robert, élu PS de Rouen : « La France peut accueillir des centaines de milliers de gens. On l’a bien fait pour les 500.000 exilés espagnols en 1939 ! Mais ça suppose de le dire. Et que les élus n’aient pas peur. » Faut-il lui préciser qu’en 1939, le pays n’accueillait pas déjà 200.000 étrangers par an depuis des décennies ?
Charlotte d’Ornellas