Avant l’immigration, pensons d’abord à l’émigration

1 septembre 2015 | Actualité internationale, Europe

Source : Boulevard Voltaire. Le seul moyen d’arrêter l’immigration en Europe est d’aider les États afin que les peuples puissent rester enracinés dans leur culture et leur territoire.

Le président polonais Andrzej Duda a exprimé son inquiétude, vendredi dernier, avant sa rencontre avec son homologue allemand, devant l’afflux de migrants en provenance d’Ukraine.

C’est par milliers que des Ukrainiens franchissent la frontière polonaise ou hongroise, fuyant leur pays.

Son inquiétude est légitime mais, toutefois, démontre une fois de plus l’incohérence de la politique étrangère de l’Europe. Comment se plaindre des problèmes que pose l’immigration lorsque l’on fait tout pour que le peuple d’un État émigre ?

Si, par servilité ou vénalité, la Pologne a soutenu un coup d’État, elle ne peut se plaindre des conséquences. L’Ukraine est devenue invivable pour une grande partie de la population active.

L’effondrement économique et la guerre civile générés par le coup d’État font qu’un citoyen, désormais, a le choix entre devenir de la chair à canon, aller en prison pour désertion ou non-paiement de ses factures d’énergie, ou bien encore fuir ce pays qui ne lui propose plus une vie décente.

Pire : aujourd’hui, la Pologne maintient son soutien à un gouvernement qui, jour après jour, enterre le pays. À sa décharge, elle se comporte en fidèle soutien des USA dans sa politique mondiale de pillage.

L’Europe, qui n’en peut plus de l’immigration du Proche-Orient et du Maghreb, voit poindre à ses portes une nouvelle source d’immigration.

Comment imaginer que les conséquences d’un tel coup d’État n’étaient pas prévisibles pour nos « élites » ? Elles l’étaient et c’est en toute connaissance de cause que nos politiques ont orchestré ce drame de l’émigration, donc de l’immigration.

Pensent-ils que le seul moyen de résoudre le chômage est de faire s’exterminer les peuples entre eux, et que vider un pays de ses habitants rend sa mise à sac plus aisée ?

Après avoir vidé de leur substance les mots liberté et démocratie, l’objectif est de vider les hommes de leur propre substance, de leurs racines.

La nature humaine fait que les hommes aspirent à vivre sur la terre qui les a vus naître et grandir. Ils sont enracinés dans un terroir et dans une culture.

Nous allons bientôt fêter les 70 ans de l’ONU, qui a inscrit dans sa charte le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Le corollaire est que les États ont un devoir de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un pays, et surtout pas pour les fameux principes de démocratie et de liberté. La démocratie prônée par nos élites consiste à demander l’avis du peuple pour ne pas en tenir compte ensuite, et la liberté qu’ils proposent est l’asservissement économique et financier.

Le seul moyen d’arrêter l’immigration en Europe est d’aider les États afin que les peuples puissent rester enracinés dans leur culture et leur territoire, de ne pas créer l’illusion d’un ailleurs meilleur à l’aune du matérialisme déshumanisant.

Au plan humain, l’émigration forcée est d’abord un drame pour le migrant, et l’immigration massive une atteinte à l’intégrité intime des peuples.

Ronald Zonca

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