29/08/2015 – FRANCE (NOVOpress)
Sous prétexte de rendre la vie plus difficile aux terroristes et délinquants, les paiements en liquide de plus de 1000 euros seront interdits à compter de demain mardi 1e septembre. Opportunisme du Système qui profite de la peur ambiante pour faire avancer le projet d’une société sans cash, donc de contrôle absolu de vos moindres faits et gestes par les banques et le pouvoir.
Interdit de payer plus de 1 000 euros en espèces à partir de demain, contre 3000 euros euros jusqu’à présent. C’est la principale mesure prise par Michel Sapin pour lutter contre le financement du terrorisme. Pour les touristes étrangers, ce sera 10 000 euros au lieu de 15 000. En janvier prochain, seconde vague : vérification d’identité pour toutes opérations de change en liquide au-dessus de 1 000 euros, signalement des retraits ou dépôts sur votre compte en liquide au-delà de 10 000 euros sur un mois, restriction de l’anonymat sur les cartes bancaires prépayées. Bref, la guerre au cash est déclarée !
L’intention affichée est louable, bien sûr : gêner les terroristes qui, pour acheter leurs armes, n’ont parfois besoin que de quelques centaines d’Euros. Les spécialistes estiment que contrairement à ce qui se passait lorsqu’Al Qaeda était tout puissant, les djihadistes français s’autofinancent aujourd’hui à travers des micros financement qu’il est donc nécessaire de pouvoir repérer.

La menace terroriste, formidable opportunité pour augmenter le contrôle social, ici via le contrôle du cash.
Mohammed Merah ? C’était surtout des « go-fast » – le transport de drogue entre l’Espagne et la France. Les frères Kouachi ? Des petits trafics de contrefaçons. Leur complice Amedy Coulibaly ? Un crédit à la consommation de 6.000 euros chez Cofidis. Pour Éric Vernier, professeur de finance et spécialiste du blanchiment au micro de France Info,
on a le crédit à la consommation, on a le crédit revolving qui peut très bien servir à ce type d’opérations. Vous pouvez aller dans toutes les banques ouvrir assez facilement des lignes de 2.000-3.000 euros assez facilement. Vous multipliez par cinq ou six établissements et très vite vous avez 15.000 ou 20.000 euros. Et donc financer par exemple un départ vers la Syrie ou des achats d’armes en liquide dans certains quartiers de Marseille ou de Paris
Il y a aussi les fraudes à la carte bancaire ou aux assurances. Le crowdfunding même ! Ces plates-formes participatives sur Internet permettent de collecter des fonds pour un projet personnel. Bref, s’il s’agit de lutter contre le terrorisme, Sapin est à côté de la plaque. Toujours sur France Info, Jean-Charles Birsard, du Centre d’Analyse du terrorisme, confirme :
les mesures annoncées portent très peu sur les moyens utilisés par les terroristes. Par exemple, envoyer de l’argent à travers des téléphones portables, à travers des cartes bancaires prépayées anonymes. On n’a pas aujourd’hui la capacité de modéliser ce financement.
Bien sûr, ces mesures répondent à un objectif de communication : le pouvoir met en scène sa « réponse » au terrorisme, en fait son absence totale de gouvernement, comme avec Valls qui met en place le numéro d’urgence 3117… qui existe depuis 2014 et Sapin, donc, qui annonce cette mesure anti-cash comme une réponse à l’attentat du Thalys. De fait, la loi date de mars 2015 (elle était déjà présentée comme une réponse à l’attentat de Charlie Hebdo) et ses décrets d’application ont été publiés le 27 juin.
Mais surtout, on ne peut s’empêcher de se dire que l’occasion était trop belle : les ennemis du cash ont essayé d’adopter une loi en 2012 visant à limiter l’utilisation des paiements en liquide, passant d’un montant maximum de 3 000 euros à 1 000 euros. La loi fut refusée. Les attentats contre Charlie Hebdo et un supermarché juif en janvier 2015 ont permis de faire passer cette mesure, au motif que les attaques avaient été partiellement financées en utilisant de l’argent liquide.
Pour autant, les crédits à la consommation, utilisés aussi pour financier le terroriste Amedy Coulibaly, n’ont pas été limités…
De fait, la guerre contre le cash ne date pas d’hier. On se souvient du Bank Secrecy Act adopté par les États-Unis en 1970, qui obligeait les institutions financières à tenir des registres de paiements en espèces et à déposer des rapports d’achats en espèces ou d’instruments négociables de plus de 10 000 $ au total par jour. Par ailleurs, jusqu’en 1945, il y avait des billets de 500 $, de 1 000 $ et de 10 000 $ en circulation, que la Réserve Fédérale cessa d’imprimer après-guerre et qui disparurent complètement en 1969.
La Chase, la plus grande banque des États-Unis, a rejoint récemment la lutte contre le cash. Elle a commencé à limiter l’utilisation des liquidités dans certains secteurs (paiements de factures ou de prêts) et va même jusqu’à interdire le stockage de liquidités dans ses coffres.

Queue devant un distributeur de cash en Grèce.
C’est sans doute en Suède que la guerre contre le cash est allée le plus loin : dans les villes suédoises, les billets pour les bus publics ne peuvent être payés en espèces : ils doivent être achetés à l’avance par SMS ou par téléphone — en d’autres termes, par l’intermédiaire de comptes bancaires. Mieux, deux tiers des agences des trois des quatre plus grandes banques suédoises n’acceptent plus de dépôts ou de retraits de liquide. Ces trois banques éliminent la manutention manuelle de l’argent dans leurs bureaux à un rythme très rapide depuis 2012.
Pour les banques, l’intérêt de supprimer l’argent liquide est évident :
Cela leur permet d’éviter toute menace de bank-run, de retrait massif des dépôts. Dans le système de réserves fractionnaires dans lequel nous vivons, les banques sont incapables de rembourser tous les dépôts simultanément et encore plus incapables de les rembourser en espèces. L’absence de cash enlève au citoyen le seul moyen de pression sur les banques dont il dispose : les détenteurs de cash peuvent alerter de leur manque de confiance envers les banques centrales en retirant tout leur argent du système financier.
De plus, la suppression de l’argent physique donne aux banques centrales le pouvoir d’imposer des taux d’intérêt nominaux négatifs… c’est-à-dire vous faire dépenser de l’argent en le soustrayant directement de votre compte bancaire chaque jour où il y est stocké et non dépensé.
Pour l’État, l’avantage est encore plus limpide :
Une société sans cash lui permet de contrôler toutes les transactions, même les plus anodines comme l’achat de confiseries par un enfant.
Quand tous vos avoirs, épargne, livrets, comptes, déclarations d’impôt, prélèvements automatiques, facturations, numéros de compte, allocations, salaires, et bientôt dépenses de santé sont en ligne, tous étant liés, corrélés, il ne suffirait, en gros, que d’un « clic » pour que tous soient bloqués. Quel formidable pouvoir qu’un fonctionnaire habilité puisse, par clavier interposé, vous couper de votre argent ! Évidemment, les étatistes plaident que c’est merveilleux puisqu’ainsi nul ne peut échapper à l’impôt. Le système est étanche et donc totalitaire. Car l’impôt librement débattu et voté par une Assemblée légitimement élue est une chose, mais la taxation arbitraire pour satisfaire tel ou tel lobby est tout autre chose.
Dans le contexte actuel de crise financière couplée à un surendettement massif de l’État, la tentation sera grande pour ce dernier d’augmenter tous les impôts et de passer en mode confiscation pour affronter une inévitable hausse des taux d’intérêt, qui rendraient le poids de la dette insupportable pour les finances publiques.
Enfin, à supposer même que nos finances publiques soient saines, que penser d’un système social ou votre banquier et le moindre fonctionnaire peut savoir à tout instant où vous vous rendez, quels livre ou magazine vous achetez, à quels spectacle ou meeting vous assistez… plus besoin de caméras de surveillance à tous les coins de rue, Big Brother n’aura qu’à consulter vos relevés bancaires !