Référendum grec : c’est Oui… à la ligne Tsipiras !

6 juillet 2015 | Actualité internationale, Europe

06/07/2015 – EUROPE (NOVOpress)
Pari tenu : Alexis Tsipiras, lassé des diktats de la Troïka de créanciers (BCE, FMI, UE) a fait appel au peuple pour trancher. C’est « non » aux propositions bruxelloises à plus de 61 % des voix.

Malgré – ou en partie à cause de — la pression énorme qu’on fait peser sur le scrutin les instances européennes, les Grecs ont dit « Non » massivement au tour de vis supplémentaire exigé par les créanciers de la Grèce.

• C’est Martin Schulz qui explique deux jours avant le vote que tout est plié, que le oui va gagner et que le gouvernement Tsipiras n’aura plus qu’à démissionner pour céder la place à des technocrates.
• C’est Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, qui avertit qu’en cas de « non » au référendum, « la position grecque [serait] considérablement affaiblie ».
• Ce sont les sondages qui prédisaient un score serré, voire une victoire du “oui”.
• C’est l’asphyxie de l’économie qui risque bien de se poursuivre, le « non » ne poussant pas la BCE à accorder de prêts d’urgence qui permettraient aux banques grecques de rouvrir mardi.

C’est donc le courage des Grecs, qui, après avoir porté au pouvoir le premier gouvernement anti-austérité jamais élu en Europe, lui renouvelle sa confiance pour lutter contre la structure technofinancière qui impose sa volonté aux peuples.

C’est enfin un gouvernement Grec moins jusqu’au-boutiste que beaucoup le croient (ou feignent de le croire), notamment au sein des instances de Bruxelles.

Un « non » à la Troïka qui n’est pas un « non » à l’Europe

a précisé le ministre des Finances grec Yanis Varoufakis. Le Premier ministre Tsipiras a d’ores et déjà annoncé sa volonté de poursuivre les négociations

Avec la décision historique et courageuse d’aujourd’hui, le peuple grec a changé le dialogue en Europe. L’Europe ne peut pas être en sens unique, le peuple grec veut une Europe démocratique et solidaire. À partir de demain nous retournerons à la table des négociations, notre priorité est de refaire fonctionner le système bancaire et je suis certain que la BCE comprend la dimension humanitaire de la crise de notre pays. Cette fois la dette sera sur la table des négociations.

Comme le souhaitait Tsipiras, le rapport de forces a changé, les lignes ont bougé. Il n’a donc pas attendu pour afficher sa volonté de dialogue la décision de Donald Tusk, président du Conseil européen, de convoquer un sommet de la zone euro mardi prochain, qui avait été réclamée par Angela Merkel et François Hollande, lesquels ont par ailleurs annoncé que

Tous deux sont d’accord sur le fait que le vote des citoyens grecs doit être respecté

Trop aimable ! Visiblement, pour ces deux-là, la démocratie est en option, la vision politique de l’histoire en marche aux abonnés absents. On croirait voir Mitterrand freiner des quatre fers devant la chute du mur de Berlin et la réunification allemande.
Car on a beau ne pas forcément apprécier le gouvernement d’extrême-gauche de Tsipiras, se dire que les Grecs ont leur part de responsabilité dans la spirale infernale de la dette qui les accable, c’est peut-être à la chute d’un autre mur de Berlin que nous assistons avec ce « non ». Et ça, c’est une bonne nouvelle.

Crédit photo : Capture d’écran d’images prises par drone de la place Syntagma, où se rassemblaient les partisans du “non”, le 03/07. images diffusées par RT


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